Le ministère de l’Equipement, l’Habitat et l’Aménagement du territoire a pris des mesures pour faire participer les promoteurs immobiliers privés à la réalisation des logements sociaux destinés aux catégories démunies ayant un revenu limité. C’est ce qu’a déclaré le secrétaire d’Etat à l’Habitat, Anis Ghdira, mercredi 4 novembre, au palais du gouvernement à la Kasbah lors d’une conférence de presse.
Ghdira a indiqué que le ministère a annoncé le lancement d’un appel d’offres national pour la construction de 4.650 logements sociaux dont 3.266 logements collectifs, le reste étant des logements individuels répartis sur 10 gouvernorats, dont La Manouba, Ariana, Ben Arous, Sousse Kairouan, Le Kef et Siliana.
D’après lui, l’appel d’offres s’inscrit dans le cadre de l’exécution du programme fixé par le gouvernement pour la réalisation des logements sociaux répartis sur tous les gouvernorats de la République, destinés aux familles ne possédant pas de logement et dont le salaire brut ne dépasse pas le triple du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG).
Il a relevé que des mesures ont été prises pour accélérer le rythme de réalisation des lotissements et logements sociaux, s’agissant surtout de procéder selon le mécanisme de location-accession à la propriété. Les mêmes procédures comportent l’introduction du mécanisme de l’autoconstruction pour l’éradication des logements rudimentaires et leur remplacement par des logements, outre l’acquisition de biens immobiliers appartenant à des particuliers en vue de fournir une réserve foncière pour l’exécution du programme.
Ghdira a également soulevé les défaillances du système actuel de logement qui ne permet pas aux différentes catégories sociales d’obtenir un logement adapté à leur pouvoir d’achat. Parmi ces défaillances, il a cité la longueur des procédures de préparation et de révision des modèles d’aménagement territorial et urbain ainsi que l’absence de mécanismes de financement des travaux y afférent.
Les lacunes concernent également la complexité des procédures de lotissement des terrains, la rareté des terrains aménagés, surtout avec la hausse des prix des terrains destinés à la construction, et l’absence d’un système de financement au profit des non salariés qui ne peuvent présenter les garanties nécessaires pour obtenir un financement adapté à leurs capacités financières.
Le secrétaire d’Etat a précisé que toutes ces défaillances nécessitent des solutions urgentes dont principalement la révision du système législatif adopté en matière d’urbanisation et d’habitat. L’objectif, a-t-il dit, est de réaliser un développement urbain équitable et durable pour les villes et les agglomérations.
Les solutions nécessitent, par ailleurs, la révision des lois régissant la propriété foncière et les mécanismes de contrôle des biens fonciers, et ce dans le cadre d’une stratégie légale et opérationnelle conforme aux besoins des nouvelles villes et des tissus urbains traditionnels.
Ghdira a indiqué que parmi les solutions figurent la réforme du système de gestion des biens de l’Etat et la création d’un observatoire national de l’habitat et du foncier qui assure le suivi des indicateurs et propose des solutions favorables aux interventions sur les court et long termes.