Le président de la Fédération nationale du cuir et de la chaussure (FNCC), Younes Ben Taher, déplore la situation actuelle du secteur du cuir et des chaussures et que, de ce fait, ne supporte pas une augmentation salariale eu égard au coût élevé des matières premières et de la main-d’oeuvre.
Il a fait cette déclaration lors d’une réunion, le mercredi 4 novembre, consacrée à l’examen des principaux problèmes du secteur et à laquelle ont participé les différents intervenants (Chambre nationale des matières premières, Chambre nationale des fabricants de chaussures et la Chambre nationale des commerçants de détail).
Les responsable estiment que certaines entreprises opérant dans ce secteur, qui emploie 34.000 personnes, n’exploitent que 50% de leurs capacités de production, et cette situation engendrera la fermeture d’un nombre d’usines qui ne sont pas en mesure de faire face à la hausse des coûts et à des engagements sociaux incessants.
Ben Taher n’exclut cependant pas une petite augmentation salariale, ajoutant que les doléances des intervenants seront soumises à la présidente de l’organisation patronale, Wided Bouchamaoui.
Dans cet ordre d’idées, il appelle le gouvernement à prendre des décisions courageuses ou à donner les grandes lignes d’un plan de lutte contre le commerce parallèle et l’implantation anarchique.
Pour sa part, Nabil Besbes, responsable à la Chambre nationale des commerçants de chaussures, appelle à protéger le produit tunisien qui trouve de moins en moins d’acheteurs attirés par les produits importés.
Le secteur fait également face à la baisse du nombre de main-d’oeuvre spécialisée et à la réticence des jeunes à pratiquer ce métier. Besbes recommande, dans ce cadre, l’application du contrôle technique sur les chaussures exposées dans les boutiques et les espaces commerciaux afin de vérifier leurs conformités aux normes.
Wisem Ben Alaya, président de la Chambre nationale des commerçants de détail, préconise l’accélération de l’application de la loi, la lutte contre l’implantation anarchique, soulignant que la vente anarchique sur les trottoirs bloque l’accès aux boutiques, dont plusieurs d’entre elles risquent la fermeture. Et d’accuser: «es lobbies sont derrière ce phénomène et leur objectif est de vendre plus rapidement et fuir le payement d’impôts».
Il a par ailleurs réitéré la nécessité de mettre fin à la vente des chaussures utilisées (friperie), interdite par la loi en Tunisie car elles peuvent causer des maladies.
A noter que le nombre des entreprises opérant dans le secteur du cuir et chaussure s’élève à 251, dont 184 totalement exportatrices, selon les données de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA).
Le chiffre d’affaires du secteur s’élève, en 2015, à environ 1,5 milliard de dinars, avec une valeur des exportations qui est estimée à 604 MDT contre 452 MDT pour les importations.