Cinq ans après le démarrage du chantier-école mené conjointement par le Musée du Louvre et le musée national du Bardo, la salle de Carthage a été officiellement inaugurée, mercredi 4 novembre, marquant ainsi la dernière étape de restauration des sculptures romaines et de présentation muséographique dans les vitrines.
L’ouverture, prévue fin mai 2015, et retardée suite à l’attentat terroriste du 18 mars dernier, donnera à faire découvrir désormais aux visiteurs 35 sculptures romaines dont 12 pour la grande statuaire et 23 portraits qui viennent compléter l’autel dédié à l’empereur Auguste et une série de statues monumentales provenant pour la plupart de Carthage: dieux et empereurs figurés en divinité (1er au 3ème siècles).
Parmi les personnalités présentes à la cérémonie d’inauguration, on cite François Gouyette, ambassadeur de France en Tunisie, le directeur général de l’INP (Institut national du patrimoine), Patrick Poupon (administrateur directeur général de l’UBCI), des responsables des musées du Louvre et du Bardo, et Matthieu Langeron (directeur général de Total Tunisie), qui ont
manifesté leur disposition à renouveler leur contribution à la préservation du patrimoine culturel tunisien.
Moncef Ben Moussa, conservateur en chef du musée du Bardo, a saisi cette occasion pour rappeler que cette dernière étape de réaménagement de la salle de Carthage s’inscrit dans le cadre d’une convention-cadre signée le 9 novembre 2009.
Selon lui, cette phase ne pouvait être possible sans l’aide des deux mécènes qui se sont engagés et mobilisés afin de soutenir l’équipe franco-tunisienne dans les travaux de restauration des sculptures et d’achever ainsi ce vaste projet de restauration et d’aménagement muséographique.
Quant au directeur général de l’INP, Nabil Kallela, il a fait part de sa grande volonté de renouveler cette coopération avec le musée du Louvre, révélant qu’une déclaration d’intention a été signée en avril 2015 entre les ministères de la Culture tunisien et français portant sur l’extension du chantier-école aux collections soit de Bulla Régia, de Tuburbo Majus ou de Mahdia.
Il a également indiqué que parmi les huit stagiaires tunisiens formées aux métiers de la pierre, deux ont intégré la section conservation-restauration des œuvres sculptées de l’Ecole supérieure des beaux-arts de Tours en France. Ces futurs diplômés de restaurateurs de sculpture pourront prendre la relève et enseigner cette nouvelle discipline qui n’existe pas en Tunisie.
Françoise Gaultier, directrice du département des Antiquités grecques, étrusques et romaines du musée du Louvre, a promis la disposition du Musée du Louvre à poursuivre son travail d’accompagnement à travers la création d’un atelier de restauration de sculptures au sein du Musée national du Bardo et l’organisation d’expositions visant à valoriser les collections des deux musées.
Il est à rappeler que les œuvres ont été restaurées grâce au travail mené dans le cadre du chantier-école dirigé par deux restauratrices expertes du musée du Louvre ayant assuré la formation de jeunes tunisiens aux métiers de restaurateurs et d’installateurs: enseignement des principes de manutention et de transport, sensibilisation aux problématiques liées à la conservation et à la manipulation des œuvres et apprentissage des compétences essentielles requises pour le métier de restaurateur.