La BCT engage, en partenariat avec la Banque de France, la modernisation du cadre opérationnel de la politique monétaire. Et, cela conduira à un horizon de moins de deux ans à disposer d’une courbe des taux monétaires, dits taux courts sur la place de Tunis. Le projet est financé par l’UE et co-assisté par la Bundesbank.
Mohamed Salah Souilem, directeur général de la politique monétaire à la BCT et chef du projet du côté tunisien, et Françoise Drumetz, directrice des études micro-structurelles à la Banque de France, ont donné une conférence conjointe, jeudi 5 novembre, en présence du gouverneur de la BCT, pour exposer le planning de réalisation de ce projet de modernisation.
Parachever l’architecture du marché monétaire
Désormais le marché monétaire aura une structure opérationnelle globale qui lui permettra une pleine fonctionnalité. Cela veut dire que la BCT va désormais pratiquer toutes les opérations d’open market. Les banques vont pouvoir emprunter auprès de la BCT à des maturités qui vont atteindre progressivement les deux ans, soit la maturité maximale.
A l’heure actuelle, les interventions de la BCT se faisaient avec deux maturités. La première est overnight, traduisez pour un jour. La deuxième est à une semaine. Ce sont des emprunts de soudure, que la BCT consent aux banques. Elles ont pour inconvénient de se faire dans la hâte, afin de ne pas laisser les banques en manque de liquidités.
L’inconvénient est que ces deux usances peuvent mettre la masse monétaire en circulation en dépassement de ses paliers, outre qu’elles laissent les banques, déficitaires en liquidités, à se reposer sur la BCT sans avoir à traquer des dépôts par leurs propres réseaux.
Affiner la politique monétaire : Des taux de marché, fini les taux administrés
Le plan de modernisation du cadre de la politique monétaire permettra d’aller vers des taux de marché et d’abandonner progressivement le taux administré. La formation d’un taux de marché donnera une meilleure visibilité à toutes les banques et aidera à se former un taux monétaire réel. L’une des principales retombées est que le taux de l’épargne et celui des la rémunération des taux de placement de dépôts seront cohérents. L’une des principales modifications portera sur la négociation des titres de créance négociables dont notamment les certificats de dépôts. Ces derniers seront négociés sur un marché organisé et non plus sur un marché de gré à gré comme c’est le cas actuellement.