Le président de l’Association tunisienne de la gouvernance, Moez Joudi, a appelé, vendredi 6 novembre, à une réforme radicale du code des changes, face au besoin accru des exportateurs tunisiens en devises pour financer leurs déplacements afin d’investir à l’étranger.
Intervenant au cours d’une rencontre sur «le rôle des banques dans l’accompagnement et le financement des entreprises exportatrices» dans le cadre de la “Matinale de l’export”, Joudi a souligné le besoin urgent de l’exportateur tunisien d’obtenir les financements nécessaires pour réaliser ses investissements et de bénéficier de l’encadrement et l’accompagnement par les banques sur les marchés extérieurs.
A noter dans cet ordre d’idées que la valeur des exportations tunisiennes a atteint, à la fin du mois de septembre 2015, environ 20,33 milliards de dinars contre 29,60 milliards de dinars pour les importations, soit une balance commerciale déficitaire de 9,3 milliards de dinars, selon les statistiques du Centre de promotion des exportations (CEPEX).
Joudi a indiqué que le développement du commerce extérieur est à même d’augmenter de deux à trois points la croissance économique nationale en 2016, mais pour ce faire, il est impératif de promouvoir les exportations des secteurs à haute valeur ajoutée, tels que les technologies, les services, les industries électromécaniques et agroalimentaires.
Quant au président du directoire d’Amen Bank, Ahmed El Karm, il estime important de créer un “fonds national d’incitation à l’investissement dans les pays africains” en tant que mécanisme permettant la pérennité de l’export.
En plus, M. El Karm plaide pour l’accélération de la création d’une banque tunisienne en Afrique afin d’assurer l’encadrement financier des importateurs tunisiens. Il souligne également la nécessité d’encourager l’exportation des services, à travers la mise en place de mécanismes de financements favorables et l’octroi aux exportateurs de services les mêmes avantages que ceux accordés aux exportateurs de biens.
Il s’agit, en outre, de promouvoir le système d’assurance des crédits d’exportations afin de couvrir tous les risques au moindre coût (surtout lors de l’exportation vers certains pays africains).
La présidente directrice générale du Centre de promotion des exportations, Aziza Htira, a appelé tous les intervenants (gouvernement, banques et sociétés d’assurance) à soutenir l’exportateur tunisien et à promouvoir l’activité d’exportation.
Le directeur de la Compagnie tunisienne pour l’assurance du commerce extérieur (COTUNACE), Taoufik Kerkeni, a indiqué qu’il est important que le secteur bancaire abandonne désormais la formalité de demande de garanties matérielles et de s’orienter vers la demande de garanties financières, telle que l’assurance, pour inciter l’exportateur à assurer ses exportations. Il précisera que l’exportateur, qui considère que l’acte d’assurance est une charge financière supplémentaire, doit impérativement s’adresser aux institutions d’assurance dont le rôle est complémentaire de celui des établissements bancaires.