La dépense moyenne du Tunisien en matière d’assurance est faible par rapport aux autres pays, celle-ci n’ayant atteint qu’environ 141,8 dinars en 2014, contre une moyenne mondiale qui frôle les 1.125 dinars au cours de la même année, selon le ministre conseiller aux Affaires économiques auprès du chef du gouvernement, Ridha Ben Mosbah.
Intervenant à l’ouverture du 13ème rendez-vous de Carthage d’assurance et de réassurance, organisé à Gammarth sur le thème «Assurance, investissement et développement», Mosbah a relevé que la part de la Tunisie ne dépasse pas 0,02% du chiffre d’affaires du marché mondial d’assurance. En effet, le Maroc est à 0,07%, l’Egypte (0,04%), mais très loin des pays avancés, tels que les Etats-Unis (26,8%) et du Japon (10,1%).
Le conseiller de Habib Essid assure le gouvernement accorde un intérêt important au développement du rendement du secteur de l’assurance et au renforcement du rôle de ses établissements pour mobiliser l’épargne et financer le développement dans le pays.
Il s’agit également d’améliorer la moyenne d’intégration dudit secteur, ce dernier ne représentant que 3% du Produit intérieur brut (PIB) contre des moyennes internationales pouvant atteindre 7%.
Le secrétaire général de l’Union arabe des assurances, Abdelkhalek Raouf Khalil, évoquera, pour sa part, l’importance du rôle de l’assurance dans le développement économique, appelant à créer des groupes d’assurances inter-arabes pour créer un centre arabe cohérent capable de faire face à la concurrence étrangère et de se mesurer aux grands groupes régionaux.
Les gouvernements arabes doivent, a-t-il dit, accorder l’intérêt requis à ce secteur et développer les cadres législatifs aux fins d’organiser le marché de l’assurance, outre la promulgation d’autres lois rendant obligatoire l’assurance dans certains secteurs.
Selon lui, la rencontre de Gammarth, à l’échelle arabe, permettra de mettre à niveau l’industrie de l’assurance et d’élaborer des recommandations permettant de hisser le secteur aux normes internationales.
L’expert international dans le domaine financier et économique et ancien ministre des Finances, Jalloul Ayed, affirme que le secteur de l’assurance souffre de plusieurs dysfonctionnements au niveau des établissements d’assurance et de la structuration ainsi que d’autres liés au cadre législatif. Et d’appeler à augmenter les parts de l’assurance en Tunisie, lesquelles, selon ses dires, sont faibles et d’une valeur ne dépassant pas 1 milliard de dollar alors que ces montants atteignent au Maroc environ 3,5 milliards de dollars.
Ayed estime également important d’accélérer la promotion de l’investissement, d’améliorer la qualité des services et de les diversifier, et de développer les compagnies d’assurance pour qu’elles jouent pleinement leur rôle sur les marchés financiers ainsi qu’au niveau du système foncier et l’investissement dans les petites et moyennes entreprises (PME).
Le 13ème rendez-vous de Carthage d’assurance et de réassurance, qui s’est tenu les 8 et 9 novembre 2015, a traité de l’importance de “l’assurance, l’investissement et le développement”.
A noter que cette rencontre est organisée à l’initiative de la Fédération tunisienne des sociétés d’assurances (FTUSA) en coopération avec l’Union générale arabe de l’assurance et la Compagnie de réassurance Tunisie (TUNIS RE).
