Le Mouvement du peuple a souligné qu’il ne votera pas la loi des finances au titre de l’exercice 2016, si celle-ci reste dans sa version actuelle sans introduction des changements nécessaires”.
Le secrétaire général de ce parti, Zouhaier Maghzaoui, a relevé, au cours d’une conférence de presse, tenue mercredi 11 novembre à Tunis, que les réserves du Mouvement sur cette loi concernent la non intégration dans ce document de réformes profondes pour traiter les dossiers du chômage et améliorer les conditions de vie du citoyen.
Pour sa part, le membre du bureau politique du Mouvement du peuple, Mohamed Mssilini, a précisé que les équilibres du budget pour l’exercice 2016 sont déterminés sur la base de l’hypothèse du cours du pétrole Brent à 55 dollars, comme prix qui sera maintenu tout au long de l’année 2016. De ce fait, en cas de hausse du prix du baril de pétrole à 95 dollars, le pays sera en situation de besoin de financement à hauteur de 2 milliards de dinars additionnels, ce qui fera grimper le niveau de l’endettement de 6,6 milliards de dinars à 8,6 milliards de dinars.
Mssilini s’est interrogé sur le degré de réalisme quant à la fixation d’un taux de croissance de 2,5% pour l’année prochaine, ce taux étant difficile à atteindre, au vu des grandes problématiques que connaissent les secteurs économiques dans le pays.
Il considère que cette croissance est basée sur l’évolution de la consommation de 3,8%, ce qui va engendrer l’inflation et la régression de l’épargne nationale qui constitue l’un des principaux fondements du financement de l’économie nationale. Et que le projet de loi des finances de 2016 n’encourage pas l’investissement intérieur et extérieur et n’incite pas à l’emploi car il ne prévoit le recrutement de 16.000 fonctionnaires contre la mise à la retraite de 13.000 autres.
Ainsi, indique Msillini, le recrutement ne sera que de 3.000 fonctionnaires, soulignant que tous les recrutements programmés au titre de l’exercice 2016 sont destinés à la sécurité et à l’armée.
L’intervenant relève un ensemble de réserves concernant l’endettement qui représente 24% du volume du budget, ce qui est dangereux, d’après lui. Il a souligné, également, le recours aux sukuks islamiques en vertu desquels il sera procédé à la vente provisoire des établissements nationaux, ce qui est considéré comme “un abandon de la souveraineté nationale”, a-t-il regretté.
Msillini recommande d’entamer des réformes fiscales complètes et réelles, à travers la modernisation de l’administration fiscale, ajoutant que “le nouveau budget ne suffira pas et qu’il y aura recours à un budget complémentaire”.