“L’entreprise 2.0 et la Deuxième République: Vision et dialogue”, c’est le thème de la 30ème session des Journées de l’entreprise, prévue les 4 et 5 décembre 2015 à Sousse (Port El Kantaoui).
Pour cette édition, l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), a visé grand voire très grand. En effet, c’est pour la pour la première fois –de mémoire de journaliste- que le sommet de l’Etat dans son ensemble est annoncé à ses Journées, en l’occurrence le président de la République, Béji Caïd Essebsi, le chef du gouvernement, Habib Essid, et le président de l’Assemblée des représentants du peuple, Mohamed Ennaceur. Mais pas seulement, trois autres anciens chefs d’Etat étrangers sont attendus, à savoir Christian Wullf (Allemagne), Abdullah Gul (Turquie) et Sebastian Pinera (Chili).
Toujours au chapitre des personnalités qu’on pourrait voir lors de cette 30ème édition des Journées de l’entreprise, l’ancien Premier ministre français, Jean Pierre Raffarin, l’ex chef du gouvernement tunisien, Mehdi Jomaa, et les présidents des deux patronats tunisiens -Wided Bouchamaoui (UTICA) et Tarak Chérif (CONECT).
Pas moins de 1.200 chefs d’entreprise seront également de la partie, ainsi que de nombreux dirigeants d’organismes et autres grands groupes venus du Japon, Maroc, France, Espagne, Iran, Liban, Côte d’Ivoire, Biélorussie.
La problématique principale choisie par l’IACE pour cette 30ème édition est: “Quel rôle jouera l’entreprise dans la Deuxième République et dans le cadre d’une nouvelle démocratie prônant le dialogue et la concertation?”
On l’aura compris, il s’agit d’une actualité on ne peut plus brûlante en Tunisie aujourd’hui. D’ailleurs, Ahmed Bouzguenda, le président de l’IACE, estime, dans une note publiée à cette l’occasion, que «la Tunisie a besoin d’édifier une nouvelle vision afin de converger vers une nouvelle approche économique qui surpasse les programmes économiques proposés lors des compagnes électorales». Cette nouvelle vision doit permettre la restauration de la confiance et l’établissement d’un compromis sur les choix et les orientations économiques et sociales du pays.
La vision n’est-elle pas clairement la résultante d’une nouvelle approche de construction de politiques publiques basée sur un consensus s’appuyant sur des choix nationaux partagés et armé d’un processus de dialogue public-privé qui s’appuie sur un nouveau contrat social? Les différents panélistes vont tenter de répondre à cette interrogation tout au long de ces Journées de l’entreprise.
Les panels qui seront organisés porteront sur les nouveaux secteurs, nouveaux métiers et modes de management, et exposeront des expériences réussies visant à inspirer les chefs d’entreprise et les décideurs dans la définition de leur vision et leur stratégie.
La deuxième session du débat se focalisera sur les stratégies de développement de l’entreprise et expressément sur l’internationalisation et la spécialisation. La formulation de stratégies de spécialisation, basées sur l’amélioration de la productivité ou la mise en place d’une stratégie d’innovation et de montée en gamme, figurent parmi les pistes à explorer dans ce panel.
Pour l’IACE, un pays démocratique doit se doter à la fois d’organes de gouvernance et de régulation mais aussi d’institutions chargées de la mise en place des politiques publiques.
Comment le pays doit-il s’organiser pour conserver une mémoire propre à sa vision économique indépendamment des partis politiques qui le gouvernent? Cette question fera l’objet de la troisième session: «Réformer et piloter les politiques 2.0: urgences et vision».
Le premier débat de la deuxième journée sera consacré à la gouvernance du secteur privé, en s’interrogeant sur les mécanismes de concertation, d’écoute et de formulation des besoins.
Quant au débat suivant, il s’intéressera à la mise en place d’un dialogue public-privé pour la mise en place de politiques publiques basées sur de solides mécanismes de réflexion et de concertation. La mise en place de la décentralisation doit être fondée sur le dialogue public-privé et non sur la discussion de projet de réformes et d’organisation de l’administration locale précédant leur mise en œuvre, estime l’IACE.