Abdelkader Ben Ibrahim, un ingénieur de 54 ans, originaire du gouvernorat de Kébili, a déposé, en septembre dernier, un brevet d’invention en Europe relatif à la valorisation des gaz toxiques émanant des stations d’assainissement et ceux en provenance des champs pétroliers.
Ben Ibrahim, ingénieur spécialisé dans l’exploitation des mines et la chimie industrielle selon les normes environnementales, a déclaré au correspondant de l’Agence TAP à Kébili que le démarrage de ce projet, qui lui a permis d’obtenir un brevet d’invention en Europe, remonte à l’année 2007 à l’Institut national des sciences appliquées et technologiques (INSAT).
Il travaillait dans un laboratoire de recherche de l’institut précité sur les moyens d’éliminer le dioxyde de souffre et les matières toxiques émanant des stations d’assainissement et a reçu un premier brevet d’invention en Tunisie. En 2015, il a pu approfondir ses recherches sur les moyens d’exploiter ces gaz pour la production d’énergie en enregistrant un deuxième brevet d’invention cette fois en Europe. Il s’agit d’un projet permettant la neutralisation ciblée des différents gaz émanant des stations d’assainissement et des champs pétroliers et leur revalorisation pour la production d’énergie.
Ben Ibrahim précise que cette invention permettra de répondre à 50% des besoins en énergie des stations d’assainissement à travers le traitement des gaz qu’elles produisent, notamment le dioxyde de souffre. Cette invention permettra en outre de limiter la pollution et de diminuer les températures de l’air et les pluies acides.
Il a souligné qu’il travaille actuellement avec l’approbation de l’Etat tunisien, sur la réalisation d’une première expérience sur cette invention dans la station d’assainissement de Sfax.
Le même ingénieur a signé un accord-cadre avec l’école française des mines pour obtenir un financement de 600 mille Euros pour la fabrication de cet équipement qui, espère-t-il, sera expérimenté dans plusieurs endroits en Europe.
Ben Ibrahim a relevé que cette invention est le fruit de la coopération de toute une équipe d’ingénieurs, et que chaque station d’assainissement dégage environ le cinquième de sa capacité de traitement d’eau sous forme de gaz. Par exemple, une station qui traite 100.000 m3 d’eau produit 20.000 m3 de gaz qui peuvent être valorisés, dont le gaz méthane, le CO2 et le dioxyde de souffre.