Le problème majeur du système fiscal est le nombre réduit des ressources humaines (3.000 cadres) alors qu’il en faut 7.000. C’est en tout cas ce qu’a déclaré le ministre des Finances, Slim Chaker, le 21 novembre devant l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
En effet, intervenant au cours d’une séance d’audition organisée par la Commission des finances, du développement et de la planification de l’Assemblée, il a mis l’accent sur la nécessité de moderniser l’administration fiscale via un matériel développé, de mettre en confiance le contribuable et d’octroyer de garanties à son profit.
Chaker a rappelé que les ressources fiscales contribuent à hauteur de 68% au budget de l’Etat, contre 26% pour les crédits et 6% concernant les ressources non fiscales. Ces ressources fiscales sont réparties entre 44% d’impôts directs (impôts sur le revenu et impôts sur les sociétés), 56% d’impôts indirects (48% relatifs à la taxe sur la valeur ajoutée, 8% de taxes douanières, 16% de taxes sur la consommation et 28% provenant d’autres ressources).
Il a fait savoir que son département oeuvre à la mise en place de la budgétisation selon les résultats, et ce conformément au projet de la loi organique du budget de l’Etat adoptée récemment, lors d’un conseil ministériel et soumise à l’ARP.
Le ministre des Finances indique par ailleurs que la dette publique a atteint 53,4% du PIB en 2015, un taux qui reste acceptable selon lui. Cette dette, a-t-il précisé, est répartie entre la dette intérieure (34%) et la dette extérieure (66%), ajoutant que ces taux auraient dû être égaux. Dans ce cadre, il a souligné que son département est en train de mettre en place un schéma de remboursement de la dette publique au cours de la période 2015/2025 pour faire passer cette dernière de 4,820 milliards de dinars en 2015 à 5,130 milliards de dinars en 2016, 5,005 milliards de dinars en 2020 et 3,163 milliards de dinars en 2025.
Au sujet de la douane tunisienne, le ministre a avancé que sa modernisation contribuera à la lutte contre la contrebande et la corruption, outre son appui à l’économie nationale. Ce programme de développement est basé sur 3 axes: les procédures, l’organisation et les équipements.
Ces axes prévoient plusieurs réformes dont celle de la taxe douanière et celle sur la consommation, la simplification des procédures douanières, le contrôle postérieur, la facturation et la signature électronique.
Il s’agit également de la simplification des procédures portuaires, la mise en place d’un système de gestion des risques, la création de directions régionales de la douane dans tous les gouvernorats, le renforcement de la présence de la garde douanière dans tout le pays et le développement de la formation, des ressources humaines et de la gouvernance.
Le programme élaboré au profit de la douane vise aussi l’acquisition de matériels de facilitation du travail douanier, à savoir des scanners, des caméras de surveillance dans les postes frontaliers, le GPS et le GPRS ainsi que des voitures, des armes et les garde-côtes.