Avec 13 millions d’abonnés aux opérateurs de téléphonie mobile et près de 6.000 stations de transmission de base (BTS) en 2014, les Tunisiens sont plus que jamais exposés aux risques sanitaires des cellulaires, a indiqué, mardi, à Tunis, le directeur général de l’agence nationale de contrôle sanitaire et environnemental des produits (ANCSEP). “Bien que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) ait démontré qu’il n’existe pas de risques directs associés aux téléphones portables (TP), le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’OMS a, néanmoins, classé, en 2011, les radiofréquences générées par les TP comme un concérogène de classe 2B”, a fait savoir, Aymen Ammar, ingénieur principal à l’ANCSEP, lors d’une journée d’information portant sur le thème ” Téléphonie mobile et santé”.
Il a, dans ce contexte, fait référence à une autre étude épidémiologique menée, en 2011, par les deux organismes cités, qui a révélé une augmentation du risque de Gliome (tumeur cérébrale) de 40% chez les grands usagers de TP (moyenne de 30 min/jours durant 10 ans). Il a, en outre, passé en revue les autres risques encourus par l’exposition aux ondes émises par les TP à l’instar de la génotoxicité et les perturbations enzymatiques et hormonales.
Afin de se prémunir contre ces risques, Ammar a préconisé de respecter les limites d’exposition aux ondes de TP établis par la commission internationale pour la protection contre les rayonnements non ionisants (ICNIRP), qui selon lui, sont adoptés en Tunisie. “A l’heure actuelle, les études ont prouvé que lorsque l’exposition reste inférieure à ces limites, aucun effet indésirable ne se répercute sur la santé”, a-t-il précisé.
De son côté, le directeur du contrôle environnemental des produits auprès de l’ANCSEP, Hammadi Dekhil, a indiqué à l’agence TAP que l’agence se penche actuellement sur l’élaboration de projets réglementant l’implantation des antennes relais de téléphonie mobile et l’installation des stations de transmission de base (BTS).
Ces projets de lois, a-t-il dit, concernent les opérateurs mobiles, l’ANCSEP, l’agence nationale des fréquences (ANF) et les collectivités territoriales et permettront de réduire le nombre des plaintes des citoyens qui s’élève à 200 plaintes par an. Organisée à l’initiative de l’ANCSEP, cette journée d’information est destinée au profit des régions du nord à l’instar de Tunis, Ben Arous, Ariana et Bizerte.
Elle vise essentiellement à sensibiliser aux risques liés aux téléphones portables. D’autres journées d’information seront organisées les 25 et 26 novembre courant au profit des gouvernorats du centre et du Sud. Elles se tiendront dans les régions de Monastir et Gabès.