Le Budget de l’Etat pour l’exercice 2016 a été fixé à 29,250 milliards de dinars, en augmentation de 7,1% (environ 1,936 milliard de dinars), par rapport au budget 2015.
Le gouvernement espère, dans le cadre du budget 2016, dépasser la récession économique (la croissance sera de l’ordre de 0,5%, fin 2015, selon la BCT), en réalisant un taux de croissance de 2,5% aux prix constants et de 7,9% aux prix courants au cours de la prochaine année.
Ces projections ont été faites sur la base d’un prix moyen du baril de pétrole de 55 dollars et d’un taux de change du dollar à 1,970 dinar, de l’euro à 2,2 dinars et de 1000 yens à 16,5 dinars.
Les prévisions du budget de l’Etat tablent sur des prix moyens des céréales de 420 dollars/tonne de blé dur, 240 dollars/tonne de blé tendre et 250 dollars/tonne l’orge.
En matière d’échanges commerciaux, les projections du budget tablent sur une progression des importations des biens de 3,9% et des exportations de 3%.
Réforme fiscale, un manque à gagner de 31 MDT
Pour ce qui est des ressources du budget, les ressources propres sont estimées à 22,656 milliards de dinars (77,5% de l’ensemble des ressources), dont 20,6 milliards de dinars de ressources fiscales (+11,1%, ce qui porte le taux de la pression fiscale à 21,9%).
Les ressources d’emprunt s’élèvent à plus de 6,5 milliards de dinars (marchés intérieur et extérieur). Les nouvelles mesures fiscales prévoient la mobilisation des ressources extérieures d’une valeur de 3,6 milliards de dinars MD pour renforcer et poursuivre les différentes réformes économiques et sociales outre le recours à l’endettement intérieur pour un montant de 2 milliards de dinars.
D’après le document du budget 2016, les nouvelles mesures fiscales prévues ciblent la réalisation davantage d’équité fiscale et la modernisation de l’administration fiscale et de la douane.
La réforme fiscale se traduira par un manque à gagner pour l’Etat de 31 millions de dinars (MDT), alors que l’instauration d’un mécanisme d’ajustement automatique des prix des hydrocarbures générera environ 362 MDT.
L’impôt sur le revenu, dopé par l’augmentation des salaires, devrait apporter des ressources supplémentaires évaluées à 320 MDT, la mobilisation des dons étrangers devrait générer 150 MDT et l’émission des sukuks islamiques, un montant de 1 milliard de dinars.
Augmentation des dépenses dédiées aux salaires de 11,8%
Les dépenses de gestion ont été fixées à 18,619 milliards de dinars dont 2,61 milliards de dinars de subventions (2,8% du PIB), incluant 579 MDT de subventions des hydrocarbures, avec des dépenses de développement de l’ordre de 5,40 milliards de dinars et un service de la dette publique se montant à 5,13 milliards de dinars.
En ce qui concerne les dépenses consacrées aux salaires (70% des dépenses de gestion et 13,8% du PIB), elles ont augmenté de 11,8% (soit 1,37 milliard de dinars) entre 2015 et 2016, pour atteindre 13 milliards de dinars.
70 MDT sont alloués au recrutement de 15.915 diplômés des écoles de formation (ministères de l’Intérieur, de la Défense et de la Justice) et de certains secteurs prioritaires avec mise à la retraite de 13.724 agents, ce qui se traduira par une augmentation du nombre total des agents à 2.191 personnes.
Pour ce qui est des dépenses consacrées aux augmentations salariales, 650 MDT sont dédiés aux nouvelles augmentations prévues pour 2016, 300 MDT alloués à la concrétisation des accords précédemment signés dans ce domaine et 112 MDT aux promotions exceptionnelles au profit des instituteurs et professeurs.
D’après le document du budget, le déficit budgétaire pour l’année 2016 devrait être circonscrit à 3,9% contre 4,4% prévu pour 2015, le déficit courant des paiements extérieurs à 8,3% et le taux d’endettement public à 53,4%, contre 52,7% attendu pour 2015. L’évolution escomptée de l’investissement est de 18,7% du PIB en 2016.