Le bureau directeur de l’UTICA a appelé, dans un communiqué rendu public vendredi 27 novembre, à la reprise des négociations avec la centrale ouvrière.
«Nous sommes engagés à faire réussir ces négociations qui nous paraissent impératives dans l’état par lequel passe aujourd’hui notre pays. Nous assurons tous et toutes de notre volonté de conclure des accords avec nos partenaires et mettre fin à des discussions qui n’ont que trop duré. Notre objectif est d’arriver à une trêve sociale pérenne qui permettrait à notre pays d’axer ses efforts sur les problématiques de fond en rapport avec son développement socioéconomique et ses contraintes sécuritaires».
Un appel qui, nous l’espérons, sera entendu par la centrale ouvrière. Car il ne s’agit pas seulement de déposer des gerbes de fleurs sur les lieux du drame ou encore de rendre visite aux blessés dans les établissements hospitaliers, il s’agit de faire en sorte de prémunir le pays des terroristes et tarir les sources de leurs recrutements et de leur endoctrinement. Ceci ne peut passer que par une relance économique et une stabilité sociale. La Tunisie ne pourrait s’engager et gagner sa guerre contre le terrorisme qu’en ayant les moyens financiers de le faire et l’adhésion du peuple. Et ce n’est certainement des jeunes en mal d’emploi, désœuvrés et désorientés qui pourraient résister à l’aimant de l’argent facile.
Aujourd’hui, le terrorisme est devenu une industrie dont les acteurs investissent dans la misère morale et la précarité sociale de nos jeunes, c’est pourquoi il est important de les prémunir en leur offrant des débouchés de travail, en consolidant notre tissu économique et en leur donnant de l’espoir et les conditions de se projeter en tant qu’acteurs économiques actifs et efficients dans leur pays. Et ce n’est certainement pas par les préavis de grèves et les menaces de bloquer la machine économique en prétendant comme l’a déclaré tout récemment le secrétaire général de l’UGTT que l’on réussira ce pari.
Car ce que les grands militants syndicalistes feignent d’ignorer est que la défense des droits des travailleurs n’est pas contradictoire avec la préservation de l’entreprise et que toutes les entreprises tunisiennes ne font pas de l’évasion fiscale.
Ce que les défenseurs des prolétaires feignent d’ignorer est que la Tunisie n’est plus un site attractif pour les investisseurs car son instabilité sociale et la puissance des syndicats «plus forts que l’Etat» en ont fait une destination peu rassurante pour les intéressés potentiels.
Nous l’avons vu avec les Français, aujourd’hui ce sont les Allemands qui se disent pessimistes quant au climat social dans notre pays. Les plus grands investissements qui ont été réalisés cette année, concernent le secteur énergétique, c’est tout dire!
Quant à la menace terroriste, elle ne fait que jeter de l’huile sur le feu des revendications sociales, parfois démesurées, en situation de crise globale. C’est ce qui offrent aux affairistes, aux contrebandiers, aux opérateurs dans le commerce et les finances parallèles et aux recruteurs des terroristes autant de capacités de nuisance et rends aisée leur tâche et leur mission de mettre à genoux l’Etat par la destruction de son tissu économique formel et la fragilisation des institutions gouvernementales.
Habib Essid, le chef du gouvernement, a un grand rôle à jouer dans le contexte actuel pour assurer la sécurité de la Tunisie, laquelle, rappelons-le, relève aussi bien du purement sécuritaire que de l’économique et qui est encore plus important car il est déterminant pour doter l’Etat des moyens de résister aux menaces terroristes!