Le dossier de la banque française Lazard a monopolisé, lundi 30 novembre, l’ensemble des interventions des députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) lors de l’examen du projet de budget du ministère du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale.
Ainsi, le député Mehdi Ben Gharbia (indépendant) a été le premier à lancer le débat au début de la séance allant jusqu’à accuser le ministre du Développement et de la Coopération internationale, Yassine Brahim, de «mensonge».
Ben Gharbia a présenté des documents attestant que le ministère en question s’apprête à signer un accord avec la banque française Lazard pour l’élaboration du plan quinquennal de développement (2016/2020).
D’autres députés estiment que cet accord constitue «une atteinte à la souveraineté nationale». Au cours de la séance plénière, tenue lundi, Ben Gharbia a appelé Yassine Brahim à présenter «des éclaircissements sur des présomptions de corruption relatives à la mission accordée à la banque Lazard».
Le même député a par ailleurs évoqué des «dépassements qui ont marqué l’élaboration du Plan quinquennal de développement».
Moez Ben Rhouma (Ennahdha) a, pour sa part, appelé le ministère de Développement «à être plus transparent». Il a également évoqué l’absence de vision claire lors de l’élaboration du budget du ministère de Développement, estimant que cette approche ne peut garantir un développement juste et équilibré.
Le député Walid Banneni (Ennahdha) a, lui aussi, réclamé des explications concernant l’affaire de la banque Lazard, mettant l’accent sur la nécessité de renforcer la transparence dans le budget du ministère.
Pour leur part, les députés Karim Hlali et Ali Bennour (Afek Tounes, le parti de Yassine Brahim) ont défendu la stratégie du ministère estimant qu’elle (stratégie) «a répondu aux recommandations présentées lors des consultations régionales».
Cependant, Mohamed Ennacer Jbira (Nidaa Tounes) affirme le contraire, puisque, selon lui, l’approche adoptée lors de l’élaboration du budget du ministère «est fausse», appelant à renforcer les dépenses de développement régional.
Enfin, le député Adnene Hajji (indépendant) a demandé des explications concernant l’absence du rôle du ministère du Développement dans le renforcement des projets dans les régions défavorisées.