La question du genre doit être introduite dans l’enseignement primaire et secondaire, via un cours sur le genre similaire à celui des droits de l’Homme, a proposé Khadija Ben Hassine, consultante, lors des “assises du genre en Tunisie” organisées mardi à l’initiative du Centre de recherches, d’études, de documentation et d’information sur la femme (CREDIF) et l’organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO).
“Il faut qu’il y ait, dans chaque université, un Master ou une unité sur le genre”, a-t-elle ajouté en présentant un rapport sur “l’état des lieux des études, des recherches et de la formation en genre en Tunisie”.
Selon la consultante, les études de genre en Tunisie restent limitées à quelques universitaires militantes. Cependant, “ces études seraient utiles pour apporter un savoir et améliorer les droits des femmes dans la société. Si on connaît mieux les problèmes, en prenant le temps de les analyser, on peut mieux en former une connaissance et intervenir efficacement”, a-t-elle précisé.
De son côté, Dalenda Larguech, directrice générale du CREDIF, a affirmé que “le genre représente un concept clé dans les sociétés démocratiques qui devient un instrument d’élaboration des politiques de développement”, soulignant la nécessité de recréer une dynamique autour de la recherche en genre.
D’ailleurs, cette rencontre a pour objectif de faire le point sur l’existant en matière de recherches et formations dans le domaine du genre en Tunisie, et d’envisager les actions à mettre en place pour que les universités exercent leur responsabilité sociale en contribuant efficacement à enraciner la culture de l’égalité au sein de la société tunisienne.
Quant à la représentante de l’UNESCO, Salma Nagra, elle a critiqué l’absence de formation sur le genre dans les universités, estimant qu’il n’y aura pas de politiques en la matière sans des personnes formées en genre. L’université semble manquer à sa responsabilité sociale, a-t-elle insisté, appelant à la création de filières enracinant la culture d’égalité homme-femme et à la valorisation des travaux universitaires sur la question genre.
Evoquant les origines du genre, Sana Ben Achour, professeur de droit, a présenté un repérage conceptuel et vocabulaire, passant en revue la genèse du genre et du féminisme. “Le genre est une catégorie d’analyse et non pas une théorie”, a-t-elle expliqué.
En marge de cette rencontre, deux ateliers ont été organisés sur les thèmes suivants : “institutionnaliser et structurer la formation et la recherche en genre dans l’université tunisienne” et “quel savoir diffuser, former et transmettre sur le genre à destination de qui, pour quoi?”