Plusieurs députés de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) ont demandé, mercredi 02 décembre, des éclaircissements au ministre des Technologies de la communication et de l’Economie numérique, Nooman Fehri, sur l’avenir de la société Tunisie Télécom (TT), à la lumière de la concurrence accrue dans le secteur et la détérioration du niveau des services de cette société.
Ils se sont également interrogés, lors de la discussion du budget du ministère pour l’exercice 2016, sur les garanties offertes en Tunisie pour assurer la réussite de l’entrée de la quatrième génération 4G des services de la communication et Internet.
Le député Yad Dahmani a évoqué la question de la volonté d’une société internationale dans le domaine de la communication, en l’occurrence “Lycamobile”, de commercialiser ses services en Tunisie à travers TT, relevant la non efficience de cette opération. Dahmani a fondé ses craintes au vu du refus des autres opérateurs Internet privés (“Ooredoo” et “Orange”) en Tunisie d’établir un partenariat avec cette société étrangère en raison du faible rendement de cette opération consistant en l’entrée des opérateurs virtuels dans le domaine des télécommunications en Tunisie.
Il a, par ailleurs, fait remarquer que la hausse de la valeur totale de l’offre 4G s’élève à 450 millions de dinars, exigeant par conséquent des investissements de près de 2 milliard de dinars, ce qui va se répercuter sur les prix de ce service présenté à la clientèle.
La députée Emna Ben Hamid a signalé les difficultés que rencontre le service Internet 3G en Tunisie, alors que le ministère oeuvre à lancer la 4G, relevant l’absence de certains services de télécommunications dans certaines régions.
Imad Daimi a passé en revue les projets bloqués du ministère dont la réforme de Tunisie Télécom. Il a mis l’accent, par ailleurs, sur les protestations contre les nominations partisanes, ajoutant que le Conseil stratégique de l’économie numérique (9 chaises secteur public et 9 chaises secteur privé) reflète une volonté des lobbies de dominer le secteur des télécommunications en Tunisie. Ce type de conseil comprend, dans d’autres pays, des experts, des parlementaires et des représentants de la société civile, a-t-il dit, appelant également au développement de l’administration numérique.
Le député Nizar Amamou a recommandé de développer le secteur de la poste en accordant notamment l’intérêt requis au contrôle. Il faut également permettre aux régions de l’intérieur du pays de tirer profit de la révolution numérique et de faciliter l’accès de tous les élèves à Internet.
Pour sa part, Hajer Bouzemi a souligné le gap numérique et l’absence de couverture de certaines régions par le réseau.
Le député Jilani Hammami a pointé du doigt la marginalisation du secteur de la poste et son rôle dans l’épargne nationale, appelant au développement de la capacité de la poste tunisienne à mobiliser l’épargne.
Dans sa réponse, Noomen Fehri estime impossible de nationaliser Tunisie Télécom (TT) après la cession de 35% de son capital au partenaire Emirati. Toutefois, a-t-il dit, le droit des Tunisiens dans l’infrastructure de TT ne sera pas cédé. Et que des décisions sur la situation de la société seront prises à partir de 2016.