Avec la deuxième République, l’entreprise entend revenir dans la partie, après avoir été indument marginalisée. Elle appelle les pouvoirs publics à instituer un dialogue public/privé permanent et à se lier par une vision, en perspective. Bel exercice d’initiative privée.
L’IACE n’est pas peu fier de célébrer le trentième anniversaire de ses célèbres Journées de l’entreprise. Le concept a fini par se hisser au niveau d’un évènement national puis régional, et à l’heure actuelle il possède un puissant écho international. Son impact lui fait dominer l’actualité de fin d’année outre que c’est devenu un forum d’échanges et de propositions utile au monde des affaires ainsi qu’à la sphère publique.
Le thème de l’édition exceptionnelle 2015 pourrait prêter à confusion. L’entreprise2.0 se lit “l’entreprise et la 2ème République“. En effet, l’entreprise reprend la main. Longtemps occultée par la transition politique, la voilà qui rebondit pour rappeler à l’importance de la transition économique. Elle invite les pouvoirs publics à conclure un deal d’un genre nouveau: un dialogue pérenne et une vision pour l’avenir.
Le dialogue, c’est la concertation
L’entreprise entend faire tandem avec les pouvoirs publics pour engager un dialogue démocratique permanent. Echanger à propos des problèmes majeurs qui touchent à la transformation de notre société. Les grands chantiers des réformes structurelles ne seront plus captifs de la seule administration mais une œuvre conjointe, partagée, concertée.
Ce dialogue est appelé à se perpétuer. C’est ainsi qu’ont procédé de nombreux pays qui ont piloté des transitions réussies. L’exemple vient du Sud comme du Nord, de l’Espagne comme du Chili.
Ce dialogue se fera hors institution et n’aura pas une structure rigide. C’est une attitude à laquelle s’obligeront les deux parties. A l’évidence, des synergies se feront jour et le rendement sera conséquent. L’efficacité de cette méthode est bien avérée. C’est ainsi, à titre d’exemple, que procèdent les Japonais. Ils débattent longtemps du travail à entreprendre dans l’avenir et s’imprègnent de la philosophie du changement à réaliser. Et au lancement de l’opération, les choses se mettent en place rapidement car les esprits s’y trouvent bien préparés.
Une vision, c’est un cap
Pour structurer la démarche des réformes, le pays a besoin d’identifier la priorité majeure pour son devenir économique et social. C’est une finalité nationale. C’est le mot d’ordre fédérateur. Tout ce qui sera entrepris devra tourner autour de cet objectif national. Les exemples dans le monde sont abondants. Au Danemark, c’est l’innovation et l’épanouissement familial. Pour la Corée du Sud, c’est l’export. Pour l’Amérique, c’est la suprématie partout.
En somme, la vision c’est un déclencheur de Grinta à l’échelle nationale. Beaucoup pensent à l’IACE que, pour la Tunisie, ce peut-être l’emploi. C’est en effet une piste qui peut mobiliser toutes les énergies du pays.
De la planification vers la prospective, un grand pas en avant
Pourquoi l’entreprise ferait ce tête-à-tête avec les pouvoirs publics?, peut-on légitimement se demander. C’est parce que l’entreprise est le partenaire le plus émancipé, dirons-nous. Elle interfère sur le champ économique, social et futur. Vecteur de création de richesses et dans le même temps générateur d’innovation. Si les pouvoirs publics et le monde de l’entreprise se donnaient la main, la perception de l’avenir serait maitrisée. De la planification figée, on irait vers la prospective dynamique. Tout le monde y ganerait.
A suivre!