Pour la première fois, les Journées de l’entreprise ont enregistré la présence d’un chef d’Etat en activité, en l’occurrence Béji Caïd Essebsi.
Il a saisi cette occasion pour évoquer, devant un certain Rached Ghannouchi, la situation politique, économique et sociale de la Tunisie.
Il est revenu sur les différents gouvernements qui se sont succédé à la tête de la Tunisie depuis la révolution de janvier 2011 jusqu’à aujourd’hui.
Et vu que le thème de cette 30e édition des Journées de l’entreprise porte sur «L’entreprise 2.0 et la Deuxième République: Vision et dialogue», M. Caïd Essebsi n’a pas manqué de souligner que la 2e République n’est pas née en janvier 2011, car entre cette date et janvier 2015, il y a eu des gouvernements dits de transition, des élections…
Il a avoué que tout le monde n’est pas content du rendement du gouvernement actuel et ceux d’avant. Mais il a justifié le mauvais rendement du gouvernement Habib Essid par le fait qu’il a trouvé des problèmes économiques et sociaux insoupçonnés.
A propos de la démocratie, il a souligné que malgré les contestations, celle-ci est nécessaire et qu’il n’est pas question de revenir en arrière.
Concernant le terrorisme, Béji Caïd Essebsi a critiqué son traitement par les pays occidentaux en général, et européens en particulier. Car, dit-il, ils considèrent que la solution du terrorisme passe inévitablement par la Syrie, or la Libye constitue un problème pour la Tunisie. Comprendre par-là que le chef de l’Etat tunisien ne s’oppose pas à ce que les Occidentaux privilégient la Syrie dans leur stratégie d’éradication de Daech, mais souhaiterait qu’ils ne négligent pas la Libye.
Dans son allocution, il a aussi rappelé que le chômage, la pauvreté et le renforcement du climat des affaires constituent une priorité pour la Tunisie.
A propos des critiques qui lui ont été adressées à la suite de son intervention à la télévision tunisienne au cours de laquelle il a évoqué la crise au sein de Nidaa Tounes, BCE a révélé qu’il a reçu des appels des partenaires économiques de la Tunisie, notamment les Etats-Unis d’Amérique et le FMI, pour lui demander ce qui se passait, il a déclaré que « Nidaa Tounes est devenu un sujet national et non sujet au sein de ce parti ».
Concernant le climat des affaires, il a rappelé que son initiative économique visait justement de renforcer ce climat, mais malheureusement son initiative a été mal interprétée. Certains sont allés jusqu’à dire que c’est contre la Constitution, « or, le droit et la Constitution, c’est un domaine que je connais », dit-il.