Concernant le second panel, à savoir « Réformer et piloter les politiques publiques 2.0 : Urgences et visions », les intervenants étaient Fayçal Derbel, membre du comité directeur de l’Institut arabe des chefs d’entreprise, Anthony O’sullivan (directeur de la division pout le développement du secteur privé – OCDE) et Abdulawahab Alkebsi(directeur pour l’Afrique et le Moyen-Orient à CIPE, Etats-Unis d’Amérique).
Dans leurs interventions, les trois panelistes ont surtout basé leurs interventions sur la rigidité de la machine politique et son impact sur le climat des affaires, et donc sur l’entreprise.
M. Derbel a sévèrement critiqué la note d’orientation du Plan de développement 2015-2020, et le code d’investissement. Selon lui, avant de promulguer une loi, il faut tout d’abord analyser son impact. Il appelle cela faire l’AIR –pour Analyse de l’impact réglementaire.
Il regrette par ailleurs que la Tunisie n’ait pas encore un code d’investissement alors qu’en 2013, lors des Journées de l’entreprise, l’IACE avait proposé un code d’investissement.
Pour lui, le code d’investissement, tel qu’il a été soumis à l’ARP, ressemble beaucoup plus à une «charte d’investissement» qu’à un code. Il va jusqu’à dire qu’aujourd’hui les réformes sont certes nécessaires, mais au vu de la situation, il serait mieux de jouer au pompier.
M. O’sullivan, en parlant des réformes, dira pour sa part que la législation tunisienne a créé une dualité entre CDI et CDD, c’est-à-dire que dans la législation du travail, il est plus facile d’avoir un CDD qu’un CDI… Or, il estime nécessaire d’engager des réformes en la matière sans détruire leur qualité.
A la suite de M. O’sullivan, M. Alkebsi invite la Tunisie à mener des réformes en instaurant un dialogue profond et inclusif.
Pour lui, une vision c’est aussi des méthodes. Mais au-delà de l’atmosphère ambiante, il pense que la Tunisie est en passe de réaliser un record mondial, en ce sens qu’elle pourrait être l’un des rares pays au monde à réussir parallèlement et simultanément des réformes politiques (démocratie) et économiques. En quatre ans, beaucoup de choses positives ont été réalisées. Il espère maintenant qu’il va y avoir un dialogue profond entre le public et le privé sans exclure les PME et même les TPE.
Il soulignera également que les Etats-Unis considèrent que la démocratie doit impérativement réussir en Tunisie, car c’est le seul pays de la région, aujourd’hui, où cela est possible.
A propos du climat des affaires, il a affirmé que les investisseurs, nationaux ou étrangers, ont besoin des règles claires, simples et précises.