“Le plan quinquennal de développement (2016-2020) repose sur des hypothèses trop optimistes”, a déclaré, vendredi, Fayçal Derbal, membe du conseil d’administration de l’institut arabe des chefs d’entreprises (IACE) au cours de la 30ème édition des journées de l’enreprise qui se tient à Sousse au port El Kantaoui les 4 et 5 décembre 2015.
Derbal a ajouté, à ce propos, que la note d’orientation du plan précité “ne comporte pas une vision, une démarche, un choix ou un agenda clairs”.
Ainsi, a-t-il dit, l’ambition de faire baisser le taux de chômage de 15.3% actuellement à 11% à l’horizon 2020 “est quelque peu irréaliste”. “Il est nécessaire d’avoir une vision claire, de préparer des politiques sectorielles et de choisir ensuite le genre de réformes que nous comptons engager dans des délais précis, tout en élaborant les législations nécessaires pour ce faire”, selon l’orateur.
Le directeur de la division pour le développement du secteur privé au sein de l’organisation de coopération et de développement économique (OCDE) Anthony O’Sullivan a, pour sa part, souligné que la quesion temps joue un rôle décisif en matière de réformes.
Et d’expliquer:”lorque nous n’accomplissons pas les réformes au moment opportun, les trébuchements s’accumuleront en matière d’économie et de développement et par conséquent de nouvelles problématiques apparaissent, nécessitant à leur tour des réformes, d’où une augmentation des charges et une difficulté à engager les réformes nécessaires”. Il a précisé que la réforme doit inclure trois domaines, à savoir l’économie globale, les services et l’administration, ce qui exige l’établissement d’un dialogue continu entre le gouvernement, le secteur privé, les médias et la société civile, a-t-il avancé.
Et O’Sullivan de souligner que “les réformes doivent reposer sur des analyses réalistes et justes sur la situation réelle vécue dans les différents domaines, pour passer par la suite du dialogue à l’exécution, tout en garantissant l’engagement de toutes les parties intervenantes”.
Il a fait remarquer, dans le même cadre, que les législations du travail en Tunisie manquent de souplesse avec une hausse du taux du chômage, recommandant d’assouplir les lois afin de prémunir le pays des phénomènes de l’économie parallèle, la contrebande et l’évasion fiscale.
Le directeur du Moyen Orient et de l’Afrique au centre des projets internationaux privés Abdelwaheb El Kebsi a affirmé, quant à lui, que “la Tunisie doit mener les réformes nécessaires car elle n’a pas d’autres choix à part celui d’aller de l’avant sur la voie de la démocratie qu’elle a acquise”. Kebsi a appelé à la nécessité de faire participer le secteur privé à ces réformes “ce qui permettra d’assurer la réussite de cette opération”, préconisant d’ouvrir un dialogue responsable et fructueux avec ce secteur”.