Réunie, en plénière, vendredi 4 décembre, l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a approuvé le projet du budget du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance au titre de l’année 2016.
Adopté à la majorité de 120 voix contre 17 abstentions et une seule objection, le budget du ministère a suscité de vives critiques de la part des députés qui ont regretté la “modicité” des crédits alloués au titre du département, soit 0,39% du budget de l’Etat de l’année 2016.
Le budget du ministère de la Femme au titre de l’année 2016 se présente comme suit: les dépenses de gestion et de développement s’élèvent à 113,152 MDT contre 92,098 MDT en 2015, soit une hausse de 25%.
Les interventions des députés se sont articulées autour de trois questions clés, en l’occurrence, la modicité du budget de ministère de l’année 2016, la situation de la femme rurale en Tunisie et le statut de l’enfance menacée.
Prenant la parole, la députée Asma Abou Hana a vivement critiqué “la modicité” des crédits alloués au budget du ministère au titre de l’année 2016. “Il s’agit d’un budget modeste qui ne peut aucunement répondre aux aspirations et attentes de la femme tunisienne”, a-t-elle estimé.
Dans le même sillage, la députée Hayet Omri a plaidé en faveur de l’identification d’autres sources de financement du budget du ministère, évoquant à ce propos un éventuel recours à l’aide extérieure des bailleurs de fonds internationaux.
De son côté, la députée Mbarka Aouineya a mis l’accent sur “l’hypertrophie” des compétences dévolues au ministère de la femme, de l’enfance et de la famille, se déclarant étonnée de voir affecter un budget modeste à un ministère qui prend en charge de nombreuses catégories sociales, notamment, l’enfance.
Et la même députée de passer en revue la réalité de la femme rurale qui, a-t-elle dit, est en proie à la pauvreté, à la marginalisation et se trouve être privée de la couverture sociale et sanitaire, appelant à intervenir en urgence en vue d’apporter l’aide nécessaire à la femme dans les zones rurales.
Plus que jamais, il est impérieux de lancer des projets dans les zones rurales et d’intervenir en urgence au profit des familles établies dans les zones frontalières, en vue de leur offrir les attributs d’une vie digne, a-t-elle soutenu.
S’agissant du secteur de l’enfance, la députée Houda Slim a mis en garde contre les dangers véhiculés par les jeux vidéos dans les centres publics d’internet. Ces jeux, a-t-elle estimé sont “nocifs”, dès lors qu’ils contiennent des scènes de violence qui ont des effets pervers sur la personnalité de l’enfant.
Face à la montée en puissance de ces jeux, a-t-elle suggéré, il est plus que jamais nécessaire de les remplacer par des “jeux éducatifs et instructifs” qui contribuent à développer les facultés créatives et intellectuelles des enfants.
Le phénomène du suicide a été également passé au crible par les députés. C’est ainsi que le député Mabrouk Hrizi a recensé 153 cas de suicide en Tunisie, en majorité des enfants, s’interrogeant à ce propos sur la coordination entre le ministère et la Haute autorité indépendante pour la communication audiovisuelle (HAICA) en matière de couverture médiatique du phénomène de suicide.