L’assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, vendredi 4 décembre, le budget du ministère de la Santé au titre de 2016 à une majorité de 113 voix avec 17 abstentions et deux oppositions.
Le budget du ministère est estimé à 1,75 milliard de dinars contre 1,63 milliard de dinars au titre de 2015, soit une augmentation de 122.186 millions de dinars et une hausse de 8.2%.
Intervenant au débat général, les députés ont appelé à la nécessité de réviser la carte sanitaire nationale afin de réduire les inégalités entre les régions, notamment les régions intérieures et à renforcer le secteur de la santé publique.
Ils ont, dans ce contexte, mis l’accent sur l’importance de développer les établissements hospitaliers de première et de deuxième ligne et de remédier au problème du manque des médecins spécialistes, des médicaments et des équipements médicaux dans les hôpitaux publics, appelant à valoriser la formation et la recherche scientifique.
Certains députés ont, par ailleurs, déploré l’absence d’une politique claire pour réhabiliter les centres de soins de santé de base et les hôpitaux régionaux, à l’instar de ceux des régions intérieures qui souffrent d’une pénurie de médecins spécialistes et d’un manque considérable d’équipements médicaux. Dans ce contexte, la pénurie des médecins spécialistes dans certains établissements hospitaliers a soulevé de nombreuses questions quant à l’incapacité du ministère de remédier à ce problème.
Prenant la parole, la députée Nadia Zgar a appelé, à cet effet, à rendre opérationnelle la caisse de couverture médicale destinée à renforcer les hôpitaux régionaux en médecins spécialistes, indiquant que le gouvernement a consacré à cette caisse une enveloppe de 26 millions de dinars.
Selon le député Abderraouf Cherif, le manque des cadres médicaux et para-médicaux est du, principalement, à la réticence de certains médecins à exercer dans le secteur public. Il a, dans ce sens, appelé à chercher les raisons de cette réticence pour y remédier.
D’autres députés ont, par ailleurs, appelé à prendre comme modèle la politique de “discrimination positive” afin de garantir l’équilibre au niveau de la carte sanitaire, de créer des pôles sanitaires dans la régions marginalisées à l’instar du sud et du nord-ouest et à bonifier les bacheliers issus de ces régions souhaitant s’orienter vers la médecine.
Lors de ce débat général, nombre de députés sont revenus sur la loi relative au régime des études médicales qu’il ont qualifiée d’arbitraire, vu qu’elle limite les recrutements lors du concours de résidanat.
Par ailleurs, d’autres députés ont appelé à la nécessité de fournir les médicaments nécessaires aux établissements hospitaliers publics, à lutter contre les maladies émergentes, à valoriser la recherche scientifique dans le domaine de la santé et à augmenter le budget qui lui est consacré. L’accent a, également, été mis sur la nécessité de renforcer la formation dans les domaines médical et para-médical.