“Oui. Il y a corruption financière et administrative au sein du ministère de l’Education”, a admis le ministre de l’Education, Néji Jalloul, faisant état de “dossiers de corruption en matière de marchés publics et de bâtiment, transférés devant la justice”.
Les propos de Jalloul interviennent suite aux interrogations des députés lors de l’adoption du budget du ministère de l’éducation pour l’année 2016 sur des «suspicions de corruption» au sein du département.
Jalloul a mis l’accent sur les efforts déployés par son département en matière de lutte contre la corruption administrative. «Nous ne ménagerons aucun effort en vue de lutter contre la corruption administrative. Preuve à l’appui, nous avons mis fin au recours à la procédure de l’affectation au travail administratif “, a-t-il révélé. «2.500 instituteurs et professeurs exercent de facto des tâches administratives au sein du ministère de l’Education alors qu’ils ne sont pas autorisés à le faire», a révélé Jalloul. “Il s’agit là d’une pure corruption qu’il importe impérativement d’éradiquer dans les plus brefs délais”, a-t-il martelé.
Etayant sa position, le ministre a fait remarquer que 5 mille enseignants s’absentent régulièrement en raison d’un congé de maladie. 96% de ces congés sont en raison de maladies psychiques. «Le ministère a procédé à un audit des ressources humaines en coopération avec les parties sociales et se penche actuellement sur l’examen des congés de maladie, au cas par cas», a-t-il indiqué.
S’agissant de la carte scolaire, Jalloul a affirmé que le taux de décrochage scolaire est tributaire de l’enseignement par le régime des groupes, soulignant que 560 écoles en Tunisie accueillent moins de 50 élèves et que 670 écoles appliquent le régime des groupes, d’où la décision du ministère de mettre fin au recours à ce procédé.
Selon Jalloul, la responsabilité en matière de décrochage scolaire revient essentiellement aux écoles ayant adopté le système de groupes qui, a-t-il dit, sont en mal d’offrir un encadrement pédagogique approprié.
Face à la montée en puissance de ce phénomène, le ministère a lancé une initiative baptisée “L’école renoue avec ses enfants”, a-t-il rappelé, l’objectif étant d’identifier les raisons réelles de ce phénomène.
S’attardant sur les réalisations de son département, Jalloul a affirmé que le ministère a réussi à réintégrer un nombre d’élèves ayant quitté les bancs de l’école et veille sans cesse à leur offrir les conditions appropriées à leur retour en partenariat avec les composantes de la société civile.
S’agissant du volet de la réforme éducative, Jalloul a fait état de « réformes urgentes » engagées par le ministère, en attendant de parachever la réforme du système éducatif, à l’instar de la suppression du système des groupes, de la semaine bloquée et la réglementation des cours particuliers.