Les pépites des Journées de l’entreprise édition 2015

Un débat d’idées. Du business. Des moments forts. Et d’autres, saisissants. Et parfois sympa. Les JE comme si vous y étiez. Extraits

Se tournant vers les panélistes de la plénière inaugurale des Journées de l’entreprise – 30ème édition, ayant porté sur le thème “L’Etat et l’Entreprise 2.0 : Construire une nouvelle vision“, BCE a dit: “La Tunisie est fière d’avoir des amis qui la soutiennent lors des moments difficiles“.

L’avantage de la trentième édition des JE aura-t-il été de convertir les amis de la Tunisie, éminents hommes politiques, une fois de retour chez eux, en VRP au service de la promotion des IDE en Tunisie?

Abdullah Gül (ancien président de la Turquie): “Nous intercédons en votre faveur auprès des investisseurs multilatéraux“

Premier invité international à intervenir après le discours de BCE, A. Gül a dit : “La Tunisie est sur la bonne trajectoire démocratique. Soutenir la Tunisie est, pour nous, une priorité“. Il a rajouté: “Les Tunisiens sont bilingues et ceci est un avantage en temps d’ouverture“. Et de souligner que la Turquie ne rate pas une occasion pour soutenir la Tunisie auprès de la BM et du FMI. A nous de transformer l’essai.

Sebastian Pinera, ancien président du Chili): “Vous avez ébloui le monde par la transition démocratique. Ne le décevez pas par un flop économique“.

Sébastian Pinera a dit qu’il a accepté de venir de très loin, pour que nos pays, émergents en démocratie, se rappellent à la nécessité de réussir le développement. Il a également dit, non sans amertume, que sur les vingt dernières années aucun des pays émergents ne se situe ni en Afrique, ni en Amérique Latine et que cela devrait nous inciter à nous inspirer des  expériences de Taïwan, Singapour, Hong Kong et la Corée du Sud.

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Il a rajouté  que “Mohamed Bouazizi s’est immolé pour raison de dignité. Sachez garder ce cap“. Et il a précisé que la révolution nous a présenté beaucoup d’opportunités mais que l’on n’a pas su en tirer avantage tel que la BM l’a rappelé dans son ouvrage “la Révolution inachevée“.

Il n’a pas manqué, en toute bonne foi, de prévenir: “vous avez ébloui le monde par votre transition démocratique. Surmontez votre récession économique afin d’éviter d’avoir à le décevoir“.

Et l’ancien chef d’Etat chilien de glisser, en conclusion, un message d’affection en citant JFK: “Il y a deux catégories de personnes dans le monde. Celles qui acceptent ce qu’elles voient. Et celles qui écoutent leur ambition et rêvent de la réaliser en se disant pourquoi pas“. La Tunisie saurait-elle faire le bon choix?

Christian Wulff (ancien chef d’Etat allemand): “A Oslo, vous serez sous le regard du monde, et là le travail va commencer pour la Tunisie“

Prévenant, Christian Wulff a dit tout de go: “Ne vous laissez pas surprendre par les urgences économiques. Elles peuvent tout emporter sur leur passage“.

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Avec sagesse, il a ajouté : “Nous allons tous mourir un jour, sans rien emporter avec nous. Mais la différence se fera par le nombre et la qualité de nos réalisations“.

Interpellé par ses enfants à propos de sa visite en Tunisie qui lui demandaient s’il faisait partie de la solution, il leur a précisé: “La Tunisie est un pays important pour la modernité dans le monde’’. Là-dessus ses enfants se sont empressés de lui préparer sa valise en le priant de dire aux Tunisiens: “Soyez assurés de la sympathie de la jeunesse allemande“. Saurons-nous valoriser cette sympathie à l’avenir?

PPDA : “La Tunisie, un formidable exemple de démocratie mais un spécimen fragile face au terrorisme“

C’est PPDA (pour Patrick Poivres d’Arvor) qui a modéré la plénière inaugurale. Du talent! Et c’est sans surprise. Mais une jolie étourderie et ça n’a fait que rajouter du pep à l’ambiance générale.

Présentant ses panélistes, il compte JP Raffarin comme ancien président français. Et celui-ci de rappeler que le Premier ministre est le professionnel de son président et qu’il est le plus indiqué pour connaître l’importance de la fonction. Et à ce propos de citer le Général De Gaulle qui disait que le “Président est en charge de l’essentiel“.

S’excusant de voir que Wided Bouchamaoui était la dernière à intervenir, PPDA lui dit: “La parité me fait bousculer la galanterie“. Cet impromptu fut réparé par JP Raffarin, qui a offert une rose blanche à Wided Bouchamaoui et un baisemain. Les Bleus jouent unis, à l’extérieur.

PPDA a précisé que les amis ont répondu à l’appel se conformant à la devise qui veut qu’avec l’amour, il faut les preuves d’amour. Mais tout aussi sincère dans son jugement qu’il l’est dans son affection, il ajoute “N’oubliez pas qu’il est de votre responsabilité de vous prendre en mains“.

Son message de sympathie, en référence au dernier attentat terroriste, a été de dire “Vous êtes un formidable exemple de démocratie mais que face à cet adversaire aussi lâche que sournois, vous demeurez un spécimen fragile“.

Le comité d’organisation des JE continuera-t-il à nous surprendre l’année prochaine? Après PPDA, on veut la Chazal. C’est Claire!

jean-pierre-rafarin-je.jpgJean-Pierre Raffarin : “Il faut aider la Tunisie au moins au niveau de la Grèce“

En pleine effervescence électorale, à l’occasion des régionales, JP Raffarin n’a pas hésité à se rendre aux JE. Et de préciser qu’il le fait par fidélité. Nous lui avons répondu que les Tunisiens, à leur tour, sont fidèles à la francophonie. Au cours de son intervention, Wided Bouchamauoi, pourtant anglophone, a cité des propos de Winston Churchill dans la langue de Molière.

Les interventions de JP Raffarin furent toutes de méthode, dans une pure tradition cartésienne. Il a notamment rappelé qu’en temps de mondialisation, “nous sommes tous tenus de réformer. Isolés et immobiles, nous n’avons pas d’avenir. Nous devons bouger et nous unir“.

Il a précisé que tout doit converger en direction des “3i“, à savoir “International, Investissement et Innovation“. Et en cela on peut suivre la Chine qui, d’usine du monde, se projette dans l’avenir avec l’ambition de devenir le laboratoire du monde pour inventer et créer le monde de demain“.

Cette démarche ne peut être assumée que par les entrepreneurs leaders, précisera-t-il. Et d’ajouter “le leadership est considéré à tort dans nos environnements respectifs comme un talent, un don. C’est faux et archifaux, le leadership est une culture. Le leader n’est pas celui qui se met en avant, précisant que contrairement aux usages de chez nous, le leader en Chine est celui qui se met en arrière car c’est lui qui mène les autres. En Amérique c’est celui qui anime les équipes et répond de l’obligation de résultat“.

Saurons-nous l’écouter? Et JP Raffarin de citer Léopold Sédar Senghor, premier président du Sénégal indépendant, au demeurant diplômé de Normale Sup’, rue d’Ulm, qui disait “N’écoutez pas les Français. Ils indiquent la voie droite et prennent des chemins de traverse“. Et d’oublier Bourguiba qui disait “Je prendrai ce que les Français ont de meilleur pour combattre ce que les Tunisiens ont de pire“. Il faut parfois prêter l’oreille à ses amis.

Et JP Raffarin de résumer son amour de la Tunisie en paraphrasant André Malraux qui disait “quelle est votre cicatrice dans l’histoire?“, soulignant que la Tunisie a inscrit son identité dans l’histoire. Il regarde, non sans affection, la Tunisie comme un pays qui est capable d’un supplément de caractère et d’un supplément d’esprit. Et d’appeler à l’adresse des autorités européennes qu’il faut soutenir “la Tunisie au moins au niveau de la Grèce“.

Sonia M’Barek: “N’oubliez pas la culture, c’est un gisement considérable d’investissement“

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Elle est apparue aux JE dans sa parure naturelle de Wonderwoman de sa génération. Que fait-elle aux JE? Elle était là pour modérer le panel “Construire l’Entreprise 2.0’’. Eh oui, la diva de la chanson tunisienne est également opératrice culturelle. Ce faisant, elle défie les lois de la nature car elle prouve que l’une des plus jolies filles de sa génération peut donner davantage que ce qu’elle a. Son charme a apporté une note de fraîcheur aux JE, c’est évident. Mais son plaidoyer en faveur de l’investissement culturel a fait tilt. Rajouter de l’intelligence à la grâce, c’est matérialiser l’exception tunisienne. A la prochaine session, les organisateurs, qui n’en sont pas à un coup d’éclat près, pourraient inviter Dorra Bouchoucha ou Claudia Cardinale. Les organisateurs ne finiront jamais de nous surprendre.

Sihem Belkhoja, “Braodway à Sousse“

Il y a eu un magnifique dîner gala aux JE. L’animation a été assurée par la troupe de Sihem Belkhoja. La chorégraphie de Sihem peut tenir la concurrence avec les meilleures revues du monde. Sihem est au sommet de son art et fait jeu égal avec Carolyn Carlson et Amanda Lear.

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Rappelons à cette occasion que Sihem est promotrice du festival annuel “Le printemps de la Danse“ qu’elle mène tambour battant depuis plus de quinze ans. Sihem est capable du meilleur. Elle a fait danser Marie Claude Pietra Galla, en janvier 2011, par temps de couvre-feu. Bianca Li est venue danser pour Sihem alors qu’elle est enceinte de plusieurs mois. Et que SAS, le prince Albert Grimaldi, est intervenu, à la demande de Sihem, pour que la célébrissime troupe de danse de Monaco se produise en 2009 sans tendre l’année 2013, selon l’agenda international de la troupe. N’est pas Prima donna qui veut et Si..hem veut, Dieu le veut.

Les JE, un formidable coup de Pub’ pour la cuisine tunisienne

Forum de débat d’idées et de prospective économique, le rendez-vous de Sousse est également une occasion rêvée pour la promotion de la cuisine tunisienne raffinée. Jugez-en par vous-même en découvrant le menu du jour de l’inauguration.