L’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté, lundi 7 décembre, en séance plénière, un projet de loi relatif à un accord de prêt conclu entre la Tunisie et la Banque africaine de développement (BAD), d’une valeur de 183 millions d’euros (soit environ 400 millions de dinars).
122 députés ont voté pour ce crédit dédié au programme d’appui au développement régional et à la création d’emplois. Il sera remboursé sur 20 ans, dont 5 ans de grâce.
Certains parlementaires du Front populaire, dont Zied Lakhdhar et Ammar Amrousia, estiment que ce prêt est une nouvelle hypothèque du pays et une poursuite de l’hémorragie de l’endettement extérieur. Ils ont souligné que ce crédit n’est pas destiné au développement ou l’investissement mais à la consommation, critiquant l’absence de précisions concernant les domaines ciblés par ce prêt.
Les députés ont mis l’accent sur la nécessité de trouver des alternatives pour financer le budget de l’Etat. Abdelmonem Belaanes (Front populaire) a proposé d’appliquer une taxe progressive sur les opérations d’achat des biens fonciers.
De son côté, Jilani Hammami (Front populaire) a réitéré la position de refus de son parti de l’endettement, précisant que le pays doit compter sur ses propres capacités. Toutefois, en cas de nécessité, le pays doit s’endetter pour réaliser des projets innovants et productifs et dans l’infrastructure.
Zouheir Maghzaoui (Mouvement Echaâb) a appelé le gouvernement à présenter sa vision en matière de réduction de l’endettement et son programme pour résoudre les problèmes de développement et d’emploi dans les régions.
Le député indépendant, Adnène Hajji, a précisé que la paix sociale ne peut se réaliser par le recours à l’endettement mais plutôt par le recours du gouvernement à une politique de dialogue et de négociation avec tous les protestataires.
Les députés de la coalition au pouvoir ont évoqué la nécessité de s’éloigner des surenchères partisanes et politiques, lors de l’adoption des projets de lois spécifiques aux crédits.
Mohamed Ben Salem (Ennahdha) a précisé que son parti ne vote que pour les crédits bénéfiques à la Tunisie, et Slim Besbes de même parti s’est félicité du retour du soutien de la BAD à la Tunisie, après un arrêt qui date de 2012. M. Besbes, est-ce vraiment la BAD n’a pas accordé de crédit depuis 2012?
Pour sa part, Hsouna El Nasfi (Nidaa Tunis) a souligné que l’accord de prêt conclu entre la Tunisie et la BAD vise à ancrer la culture du travail libre avec la possibilité de créer 1700 emplois.