Le coeur de la ville de Sfax devrait s’ouvrir davantage sur la Méditerranée en prenant la Médina comme point de départ et en exploitant les emprises foncières qui s’offrent sur la côte au niveau de la zone Taparura. C’est ce que propose l’urbaniste française, Christiane Garnero Morena, qui intervenait à Sfax, mercredi 9 décembre, lors d’un séminaire sur le thème «Sfax à l’horizon 2050: développement et aménagement durables», organisé par l’Association du Développement Durable de Sfax (ADDS).
Elle a saisi cette occasion pour énumérer les dysfonctionnements actuels de la ville, citant entre autres «l’étalement urbain démesuré», le sous-équipement dans divers domaines, la pollution, les difficultés de transport et de circulation.
Elle a évoqué la configuration de la ville de Sfax depuis 1887 et les principales transformations qu’elle a subies (1943, 1979) aux plans architectural, environnemental et de développement, se référant à une série d’études sur la ville.
Pour le Canadien Philippe Poullaouec, directeur de la Chaire UNESCO en paysage et environnement à l’Université de Montréal, il est important de faire valoir le génie et les capacités de planification des architectes, et des designers urbains et de les conjuguer avec l’apport des citoyens dans le cadre d’une approche de concertation.
Quant au chercheur et professeur de géographie tunisien, Ali Bennasser, il a évoqué l’option de transférer certains équipements collectifs dont la voie ferrée du centre la ville, ce qui nécessite un réaménagement urbain à même de permettre de mieux relier la ville avec son arrière-pays agricole et sa banlieue ainsi que de mettre à profit leurs potentiels naturels, fonciers et de développement.
De son côté, le président de l’ADDS, Abdelmajid Khemakhem, a mis l’accent sur la nécessité d’entamer une large réflexion sur l’avenir lointain de Sfax et les difficultés qui entravent le développement durable de la ville.
Ces difficultés, a-t-il précisé, ont fait de Sfax «une ville tentaculaire et désorganisée» où les problèmes de transport et l’invasion des espaces verts par le béton constituent les principaux défis auxquels doit faire face toute tentative de repenser l’avenir urbain de la région.
Il a, également, évoqué la «marginalisation» et la «dégradation» de la situation de la Médina et de l’ancienne ville, lesquelles constituent le centre historique de Sfax et comportent d’importants monuments et édifices d’une grande qualité urbaine et architecturale.
Pour sa part, le secrétaire d’Etat chargé de l’Habitat au ministère de l’Equipement, Anis Ghedira, a affirmé que la réforme de la politique d’aménagement urbain et de planification territoriale en Tunisie constitue une plate-forme nécessaire pour la relance des investissements et du développement durable et équitable outre la promotion de la bonne gouvernance locale.