“Les avantages du partenariat public-privé (PPP) sont multiples sauf que les risques y afférents sont aussi importants, s’agissant surtout d’une hausse des coûts des projets réalisés en PPP, qui sont plus élevés que ceux du marché public ordinaire, ainsi qu’une éventuelle incapacité de deux parties d’honorer leurs engagements dans le cadre de ce partenariat”. C’est Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), qui s’exprimait ainsi samedi 12 décembre, lors d’une conférence organisée par la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) sur le thème “le partenariat public-privé: moteur de développement régional”.
Ayari a indiqué qu’un véritable partenariat entre les secteurs public et privé nécessite la mise en place des mesures préventives pour éviter les obstacles pouvant bloquer tels projets. Pour le gouverneur de la BCT, il faut résoudre d’avance les problèmes fonciers des terres sur lesquelles seront réalisés les projets conclus dans le cadre de PPP et soumettre le PPP aux mêmes principes du marché public, à savoir la transparence, la concurrence et l’égalité de traitement.
Il s’agit également “d’inclure outre les privés, les collectivités locales dans les projets de PPP, lesquelles devraient être bien outillées en matière de ressources humaines, techniques et financières. Le PPP doit cibler aussi les petites et moyennes entreprises tunisiennes (PME) et non uniquement les grandes entreprises”.
D’après Ayari, la durée du contrat PPP ne devra pas dépasser 20 ans, et ce dans l’objectif de promouvoir la concurrence et donner les chances aux PME d’y participer. “Le PPP ne peut être conçu que dans le cadre des priorités nationales de l’Etat qui définit lui même les projets à réaliser. Ces projets devraient faire l’objet d’études d’impact avant et après leur réalisation ainsi que tout au long de différentes étapes de leur concrétisation. La comptabilité publique doit refléter tous les frais et flux financiers afférant à ces projets”.
Et d’ajouter, “il est aussi nécessaire de désigner une juridiction compétente en matière de règlement de litiges entre les acteurs public et privé qui devra être nécessairement établie, en Tunisie”.
Pour sa part, François Asselin, président de la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME France), a rappelé l’expérience du PPP en France qui a été “une réussite pour le pays mais a aussi engendré de vrais échecs dans certains projets”, appelant “à tirer profit des leçons de ces échecs”.
D’après Asselin, il est important, dans le cadre des projets PPP, de réfléchir en amont avant toute réalisation, considérant obligatoire que le PPP soit accessible aux PME.