Le partenariat public-privé (PPP) est une nécessité impérieuse pour consolider les fondements du développement en Tunisie et concrétiser la discrimination positive entre les régions à travers la réalisation des investissements publics, en mettant à profit l’expérience du secteur privé et en diversifiant des sources de financement.
C’est ce qui ressort d’une conférence organisée vendredi 11 décembre à Tunis, à l’initiative de l’ATUGE (Association des Tunisiens des grandes écoles), sur «les contrats de partenariat».
Ce mécanisme vient renforcer les instruments traditionnels existants qui sont grevés par le manque de financement et l’inefficacité de l’administration et n’ont pas permis de réaliser les objectifs escomptés dans le domaine du développement régional.
L’expert en PPP pour l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, Khaled Amri, a évoqué dans une déclaration à l’agence TAP les avantages de ce partenariat, dont notamment l’orientation des financements vers des projets bien déterminés, l’amélioration de la qualité des prestations de services, l’accélération du rythme de l’investissement ainsi que le partage des risques entre les secteurs public et privé.
Il a précisé que le Koweït a adopté ce partenariat en 2008, pour la réalisation d’un projet de métro moyennant un investissement de 7 milliards de dollars, malgré la disponibilité des moyens de financement nécessaires chez le gouvernement et ce afin de bénéficier de l’expertise du secteur privé.
L’expert a fait savoir que ce mécanisme permettra de réduire les disparités entre les régions et d’accélérer le rythme des investissements publics pour améliorer l’infrastructure de base dans les écoles, les lycées et les hôpitaux.
La réussite de ce partenariat reste cependant, selon Amri, tributaire de la disponibilité des compétences nécessaires, soit à travers la formation continue des cadres ou en recourant à des sociétés de consulting outre la préparation exhaustive des contrats et la réalisation d’études approfondies sur les projets qui s’avèrent «relativement compliquées». Ces études concernent la construction, le financement et l’emploi inscrits dans un seul contrat.
Le directeur général de l’Unité de suivi des concessions à la présidence du gouvernement, Atef Majdoub, a de son côté rappelé que l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) a adopté le 13 novembre 2015 la loi organisant les contrats de PPP, en attendant la promulgation des décrets d’application avant juin 2016.
Il sera procédé, a-t-il précisé, au début de l’année 2016, au recrutement d’un bureau d’expertise pour aider à l’élaboration des décrets d’application ainsi qu’à la mise en place du cadre institutionnel régissant la gestion des contrats de partenariat au sein de deux structures qui seront créées au sein de la présidence du gouvernement.
Il s’agit d’un Conseil stratégique du PPP qui va déterminer les stratégies et les politiques générales du pays et de l’Instance générale du PPP, chargée de l’aide technique, du contrôle et de l’audit.
Majdoub a assuré que la loi PPP répond aux normes internationales, puisqu’elle tient compte de toutes les nouveautés et des meilleures pratiques dans ce domaine, étant inspirée d’expériences internationales à l’instar de celles de la Grande-Bretagne, du Maroc et de la France.
Le président de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), Ahmed Bouzguenda, considère que ce partenariat représente un mécanisme efficace qui demande la conjugaison des efforts de tous les acteurs économiques pour l’exploiter au mieux et choisir les projets les plus rentables, notamment dans les domaines des énergies renouvelables, ses mines et du dessalement de l’eau de mer.