Harak Tounes Al Irada d’un côté, scission partielle du Nidaa de l’autre. Nous ne pouvons pas dire que la scène politique dans notre pays n’est pas mouvementée, ni que le souci des uns est des autres va vers la préservation des intérêts du pays plutôt que vers une lutte sans merci pour occuper les devants de la scène politique et toujours sans vision et sans un projet sociétal viable et adapté à la réalité tunisienne.
Pour accompagner le mouvement et l’orienter quelque fois, un grand marionnettiste qui tire les ficelles faisant croire à sa toute-puissance ainsi qu’à celle de son parti sur la scène nationale. A l’international, cependant, les appréciations sont tout autres. Le président russe Vladimir Poutine tance haut et fort les défenseurs des islamistes leur assurant qu’il n’existe pas d’islam politique modéré. David Cameron, Premier ministre britannique, a annoncé que le Royaume-Uni n’interdira pas les Frères musulmans (finances islamiques et relations privilégiées avec le Qatar et l’Arabie Saoudite obligent). Il a toutefois souligné qu’avoir des liens avec ce groupe pourrait être un «possible indicateur d’extrémisme».
L’étude présentée au Parlement britannique tout récemment à l’origine des déclarations de Cameron, et réalisée depuis des mois, atteste «avoir mis en lumière les relations des Frères musulmans avec une galaxie d’une soixantaine de groupes, ONG ou médias, dont certains, considérés comme des couvertures, avec pour but réel de propager le fondamentalisme en Grande-Bretagne et dans le monde arabe.
Dans le document, les services secrets auraient recommandé que soit fait «un grand ménage dans cette nébuleuse. Il est clair que les Frères ont de nombreuses zones d’ombres, dont leur relation ambiguë avec la violence».
Il est donc évident que la confrérie islamique -à laquelle appartient le sieur Rached El Ghannouchi- n’est pas étrangère à la montée de l’extrémisme et de la violence dans notre pays et cette fois-ci, ce sont ses principaux protecteurs britanniques qui le certifient.
Dans notre contrée “très démocratique”, l’ancien président Marzouki, qui a failli tous azimuts dans sa mission passant à Carthage 3 années au lieu d’une, a affirmé sans aucune vergogne que la situation «lamentable» dans laquelle se trouve aujourd’hui la Tunisie est la conséquence de «la destruction menée délibérément par l’ancien régime», il ne fait pas allusion à la mainmise de son ancien protecteur sur les arcanes de l’Etat et sa responsabilité dans la radicalisation et l’endoctrinement de notre jeunesse.
Il n’osera point se défaire de son rôle d’aile propagandiste du parti islamiste, le sale boulot, il l’a fait à travers le CPR, il le refera à travers Al Irada. Que devons-nous attendre d’un ancien droit-hommiste en carton et un président mal aimé par une grande partie des Tunisiens qu’il insultait sans aucune retenue dans des rencontres internationales et qui se permet toujours de critiquer ses prédécesseurs avec un cœur plein de haine et de vindicte? Une vision? De l’espoir pour les jeunes.
Il a omis de dire dans le discours qui annonce son nouveau parti qu’il a accueilli des salafistes extrémistes au Palais de Carthage et qu’il a abrité une conférence qui a réuni les fomenteurs d’une guerre civile en Syrie, un pays qui a toujours été l’ami de la Tunisie y semant la mort de centaines de milliers de personnes et engendrant de millions de réfugiés. Qui nous garantit que cet homme, qui a été le catalyseur de la guerre civile en Syrie, ne refera pas le même scénario dans notre pays? Lui qui disait “nous vaincrons ou nous vaincrons”. Le ridicule n’a jamais tué, la folie non plus.
Au Nidaa, une guerre de coqs et d’égos !
Nidaa Tounes a-t-il jamais été un parti? Tout le monde s’accorde à dire qu’au commencement, c’était tout simplement une machine électorale, dont le but était d’écarter un parti islamiste qui voulait mener la Tunisie droit vers un Califat rétrograde. Il avait fait du modèle sociétal tunisien ancestral ouvert et tolérant, malékite, et celui bourguibien son cheval de bataille. Ses électeurs l’avaient choisi pour cela. Pourtant, il a failli parce qu’il n’a pas su unir les produits des différents courants politiques et sociétaux qui l’ont rejoint autour de ce projet.
Pouvons-nous prétendre que la dissension du parti au pouvoir est liée à la remise en cause du projet initial sur lequel il a été fondé? Rares sont les personnes avisées qui pourraient répondre à cette question. Car il faut reconnaître que les deux parties prétendent défendre le même projet: la Tunisie, ouverte, progressiste, bourguibienne et la civilité de l’Etat.
Les députés démissionnaires dont nous n’arrivons pas à déterminer le véritable nombre jusqu’à maintenant et qui vacillent entre 14 et 22 auraient démissionné du bloc mais pas du parti. N’importe quoi! Et à quel titre? Parce qu’ils pensent que le parti c’est eux et non le projet qu’il porte? Parce que nous en sommes aujourd’hui en Tunisie à personnaliser toujours les projets sociopolitiques? Parce qu’ils considèrent que sans eux, il n’y aura pas de parti, ignorant en cela les bases et les électeurs qui ne les avaient élus que pour défendre l’idée qu’ils leur ont «vendue» et qu’ils se font de leur propre pays?
Pour le “comité des 13“ qui a proposé, entre autres, un congrès général électif, pour les 30/31 juillet 2016 qui démarrerait avec les élections des structures régionales, le 1er juin, ainsi que le choix consensuel d’un comité d’organisation indépendant dont la composition sera formée lors d’une réunion entre bureau fondateur et conseil exécutif, il n’y a aucune explication à la décision d’une partie du leadership de Nidaa Tounes de se retirer du parti. Les raisons invoquées par ces derniers n’ont plus de raison d’être puisque tout le monde est d’accord sur la définition d’une ligne politique claire d parti, d’une révision de la composition des structures et la mise en place d’un règlement interne qui définira le rôle de chacun au sein du parti.
Pour les sortants, il s’agirait de «positions de principe» car Nidaa Tounes aurait été affecté par l’entrée en scène de personnes infréquentables, politiquement et éthiquement parlant.
Explication: un interventionnisme éhonté de lobbys des médias et des finances qui menacerait la ligne politique du parti en le poussant vers une alliance incestueuse avec Ennahdha. Le fait est que parmi les sortants, nombreux sont ceux qui ont fréquenté ces lobbys, mais en tout état de cause, rien ne prouve qu’ils ne finiront pas dans les filets de ces mêmes lobbys ou encore ceux qui défendaient, sous couvert de démocratie, le parti islamiste.
Les opérateurs sur la scène politique sont les mêmes avec une constante, où que vous tourniez de la tête, le parti islamiste est omniprésent et en relation avec toutes les composantes politiques tunisiennes, allant de l’extrême gauche jusqu’aux modérés, en passant par les destouriens. Il paraît même que l’un des premiers conseillers de Hamadi Jebali est aujourd’hui très proche d’un dissident de Nidaa pour lequel il baliserait le terrain aux Etats-Unis.
A voir tout cela, ces partis qui se composent et se décomposent à la vitesse de la lumière dans la vie des peuples, ne devrait-on pas tout effacer et refaire à zéro? On ne fait pas du nouveau avec du vieux. Depuis 5 ans les alliances et les mésalliances se font et se défont par et pour les mêmes personnes avec pour produit final tout simplement une «ojja politique tunisienne cuisante et indigeste».