Des hôtels affichent complet, des boulevards ne désemplissent pas et des soirées fort animées font de la ville de Tozeur un point d’attraction touristique et commerciale pendant les vacances d’hiver et à la veille du nouvel an 2016.
Selon les statistiques du Commissariat régional du tourisme, le taux d’occupation des unités touristiques (hôtels, résidences, maisons d’hôte) est de l’ordre 100%.
Les boulevards et les grandes artères de la ville regorgent de visiteurs tout au long des journées et des nuits. Ils sont venus assister aux différents spectacles organisés dans le cadre de la 37ème édition du festival international des Oasis (du 24 au 27 décembre 2015).
«J’ai eu du mal à trouver une chambre d’hôtel», affirme Amor Salmi, venu de Tunis, en compagnie de sa famille, pour un séjour à Tozeur.
Emerveillé par l’ambiance, Salmi a exprimé son admiration aussi bien pour les spectacles du festival, l’organisation des festivités que pour la marchandise exposée.
Il a cependant recommandé d’accorder davantage d’intérêt au touriste tunisien afin de lui donner la place qu’il mérite.
Les festivités organisées à Tozeur depuis le début des vacances d’hiver (19 décembre) font notamment le bonheur des commerçants des dattes et de l’artisanat d’autant qu’une bonne partie des spectacles du festival sont organisés dans la place située juste en face du marché central, lequel abrite la majorité des commerces. «Ceci a contribué non seulement à créer une dynamique culturelle mais aussi à attirer les touristes directement, vers le souk», affirme Akram Miadi, propriétaire d’un commerce d’artisanat.
Le mérite revient au tourisme intérieur, précise le commerçant, notant que l’afflux de visiteurs dépasse la capacité d’accueil des hôtels et des maisons d’hôte de Tozeur. Cette dynamique qui a concerné également les zones touristiques de Nafta et Tamerza, a encouragé plusieurs familles de la région à prêter leurs maisons et locaux aux visiteurs, dit-il.
«Malgré cette dynamique, les visiteurs ne sont pas très attirés par les dattes, sous prétexte que leurs prix sont élevés», indique Abdessalem Ben Hamed, commerçant de dattes. Il estime cependant que ces prix, qui varient entre 4 et 5 dinars/kg pour deglet Ennour et à 2,5 dinars pour les dattes de qualité moyenne sont à la portée de toutes les bourses.
Pour sa part, Saïd Nasser, propriétaire d’un local d’artisanat au souk Errobô à Tozeur, souligne les bienfaits de la campagne de commercialisation du tourisme saharien sur l’activité économique dans la région. Cette compagne a eu un impact positif sur les Tunisiens dans les quatre coins du pays, estime-t-il.
Nasser a émis le souhait de voir le secteur touristique tirer profit de la réactivation de certaines lignes internationales, à partir de l’aéroport de Tozeur et du renforcement des lignes intérieures.
Les professionnels du tourisme sont convaincus de l’importance du marché national dont le développement nécessite l’amélioration des conditions d’accueil et la révision des prix de manière à s’adapter au pouvoir d’achat du citoyen tunisien, selon le commissaire régional du tourisme à Tozeur, Mohame Essaiem.
Il a appelé les professionnels à approfondir l’étude du marché local et à ne pas le considérer comme étant la cinquième roue de la charrette.
Et d’ajouter que le commissariat régional du tourisme s’apprête, en collaboration avec la société civile de la région, à lancer une série de manifestations culturelles et touristiques pendant la période entre janvier et avril 2016, en vue de drainer les touristes et dynamiser l’activité économique en général dans la région.