Dans le sillage de la crise financière mondiale, le Financial Stability Board (FSB) a posé les jalons d’un cadre d’appétence au risque, défini par le niveau et les types de risques qu’une institution financière est capable et prête à assumer dans le cadre de ses objectifs stratégiques et de son business plan. Ce cadre permet de mieux anticiper et gérer les risques auxquels les établissements financiers sont exposés.
Dans le prolongement de ses activités de conseil aux fonctions dirigeantes, Deloitte Tunisie lance la première édition du Baromètre de l’appétence au risque, entièrement dédié au secteur financier : banques, assurances et sociétés de leasing. A travers le sondage de 18 établissements financiers tunisiens, ce baromètre dresse un état des lieux comparatif des niveaux et des pratiques de gouvernance des risques dans ce secteur.
Un cadre d’appétence au risque largement influencé par les normes réglementaires et le niveau de maturité des différentes institutions financières
Bien que 83% des entreprises interrogées déclarent avoir des procédures, des rôles et des responsabilités bien définis en termes de gestion des risques, de fortes disparités subsistent encore selon les secteurs (banques, assurances, sociétés de leasing), leur niveau de maturité et les réglementations en vigueur.
Ainsi, 90% des banques déclarent avoir mis en place une cartographie des risques contre 60% des assurances et 50% des sociétés de leasing. Il existe donc un gap important entre les banques et les sociétés de leasing en la matière, bien que régulées par le même cadre réglementaire : la maturité du secteur bancaire en Tunisie lui permet de développer un cadre d’appétence au risque plus proche des meilleures pratiques internationales, alors que les sociétés de leasing, principalement constituées de PME et par conséquent moins matures, développent un cadre d’appétence au risque de maturité basique. Quant au secteur des assurances, soumis à un autre cadre réglementaire peu évolué en matière de gestion des risques, il se limite à un cadre d’appétence au risque dont la maturité est à un stade rudimentaire.
50% des entreprises interrogées tous secteurs confondus estiment que le niveau d’appétence au risque n’est pas clairement défini, compris ou partagé au sein de leur organisation
La compréhension du niveau d’appétence au risque n’est également pas suffisamment partagée au niveau de l’organisation. Bien que les risques stratégique et de réputation constituent des risques majeurs pour toute institution financière, l’enquête révèle que seulement la moitié des entreprises interrogées estime que le niveau d’appétence au risque n’est pas clairement défini, compris ou partagé au sein de leur organisation.
100% des assurances n’ont pas mis en place de fonction Risque, ni de Comité risque
Concernant le secteur des assurances, 100% d’entre elles n’ont pas encore mis en place de fonction Risque, ni de Comité risque. Le dispositif en cours de développement s’appuie principalement sur la direction financière et l’audit interne. Les risques sont surveillés au niveau du Comité permanent d’audit (CPA) et du comité de direction. Ce manque de maturité peut s’expliquer par l’absence de cadre réglementaire spécifique à la Tunisie.
« Aujourd’hui, la nécessité d’avoir un cadre d’appétence au risque a été prouvée et partagée par l’ensemble de la communauté financière. Toutefois, les décideurs se demandent quel est le bon niveau d’appétence au risque et comment le décliner sur les différentes activités ? Deloitte Tunisie a ainsi initié la première édition du Baromètre de l’appétence au risque, entièrement dédié au secteur financier pour fournir aux décideurs un état des lieux du cadre global de la gestion des risques par ce secteur en Tunisie.», conclut Mohamed Ali Jebira, Associé Conseil Services Financiers pour l’Afrique Francophone chez Deloitte.
(Source: Deloitte Tunisie) http://www2.deloitte.com/tn/fr.html