La Tunisie a été durant l’année écoulée le premier bénéficiaire régional de l’aide européenne, souligne l’ambassadeur chef de la Délégation des Vingt-huit à Tunis.
Laura Baeza a terminé l’année écoulée débordée, voire exténuée, mais certainement satisfaite du volume de travail abattu avec son équipe et des résultats atteints. Vue sous l’angle des chiffres, 2015 a en effet été «une année record» pour la coopération de l’Union européenne avec la Tunisie, souligne l’ambassadeur chef de la Délégation européenne à Tunis.
Pour le prouver, Mme l’ambassadeur européen cite quelques chiffres: près de 217 millions d’euros de nouveaux programmes lancés et 358,5 millions d’euros de paiements. En particulier, l’aide bilatérale allouée par l’Union européenne –sous forme de dons- pour soutenir les réformes et le développement dans les régions «a atteint le montant record de 186,8 millions d’euros, ce qui fait de la Tunisie le premier bénéficiaire régional» de l’aide européenne au titre de l’Instrument européen de voisinage (IEV), rappelle un communiqué de la Délégation de l’UE.
Depuis 2011, le budget alloué à la coopération avec la Tunisie au titre de cet instrument –et hors montant au titre des lignes thématiques et de la facilité investissement voisinage (FIV)- a totalité 800 millions d’euros, soit une moyenne de 160 millions par an.
L’aide bilatérale couvre un large éventail de programmes et d’actions visant à la fois à aider la Tunisie à régler ses problèmes actuels (financiers, économiques, structurels…), qu’à ouvrir et offrir de nouvelles perspectives aux catégories de la population et aux régions les plus fragiles et démunies.
L’Etat est bien entendu le principal bénéficiaire de cette assistance. En 2015, 158,5 millions d’euros lui ont été alloués, dont 89 millions d’euros au titre du soutien budgétaire. Selon la Délégation de l’Union européenne, «ces dons versés directement au budget de l’Etat consacrent le respect par la Tunisie des engagements pris ensemble pour soutenir la mise en place de la démocratie, parfois par des mesures symboliques fortes, telles que l’adoption de la loi portant création de la Cour constitutionnelle, ou de mesures systémiques qui, à terme, renforceront l’efficacité de l’Etat au service des citoyens», à l’instar du projet de loi organique sur le budget qui «permettra la mise en place de la gestion budgétaire par objectifs».
En 2015 également, l’UE a apporté, en complément du programme du Fonds monétaire internationale de soutien à la balance des paiements, une Assistance macro-financière (AMF) qui a totalisé 200 millions d’euros versés en deux tranches (mai et décembre).
L’aide européenne a également profité à une multitude d’autres programmes allant de l’appui à la relance (70 millions d’euros), la contribution au développement institutionnel local par le programme “Cap vers la décentralisation et le développement intégré des territoires“ (CAP2D, 43 millions d’euros), l’appui au développement durable par le renforcement de la compétitivité des entreprises et l’employabilité des citoyens dans neuf gouvernorats (Kasserine, Gafsa, Sidi Bouzid, Médenine, Sfax, Gabes, Bizerte et Jendouba), à la contribution de la réforme du secteur de la sécurité (23 millions d’euros), en passant par l’appui institutionnel et à l’intégration (12,8 millions d’euros), la culture (6 millions d’euros).
Ceci pour l’assistance directe à laquelle s’ajoute une autre indirecte à travers la contribution de l’Union européenne à de grands projets d’investissements lancés par les banques de développements (BEI, BERD, AFD et KfW), parmi lesquels un programme relatif à l’efficacité énergétique et un autre d’appui à la formation et à l’insertion professionnelle qui ont bénéficié de dons respectivement de 15 et 3 millions d’euros.
Cet élan va bien sûr se poursuivre en 2016, au moins au même niveau et avec la même intensité. Car, indique Laura Baeza, «le Parlement européen a, lors de la discussion du budget 2016, encouragé la Commission européenne à continuer à mettre le paquet sur la Tunisie» au cours de l’année qui débute.