Le Conseil d’affaires tuniso-africain (TABC), après la rencontre les opportunités sur le Mali en novembre 2015, a organisé son deuxième déjeuner débat, mercredi 20 janvier 2016 à l’hôtel Concorde, sur le «climat des affaires, opportunités d’investissement et secteurs porteurs au Côte d’Ivoire».
Pour ce faire, Bassam Loukil, président de TABC, a invité l’ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Tunisie, BAYO Idrissa, ainsi que plusieurs personnalités et chefs d’entreprise, dans l’objectif de partager leurs expériences sur ce pays.
Dans son speech d’introduction, M. Loukil a rappelé la vision et l’ambition de son conseil d’affaires pour l’Afrique, en général, et pour la Côte d’Ivoire en particulier.
L’invité d’honneur, en l’occurrence M. Bayo, a tout d’abord salué la marque de sympathie et de considération de TABC -avec à sa tête Bassam Loukil- à l’égard de la représentation diplomatique ivoirienne à Tunis.
Par la suite, M. Bayo est entré dans le vif du sujet en présentant la Côte d’Ivoire en plusieurs axes: géographie et sociologie, potentialités économiques, climat des affaires et opportunités d’investissements, relations bilatérales ivoiro-tunisiennes.
Dans ce papier, et afin d’en faciliter la compréhension pour nos lecteurs, nous nous contenterons d’un résumé succinct.
En effet, pour ceux qui l’ignorent, la Côte d’Ivoire, indépendante depuis le 7 août 1960, est un pays de l’Afrique de l’Ouest d’une superficie de 322.463 km² et partage une frontière commune avec le Liberia, la Guinée-Conakry, le Mali, le Burkina Faso et le Ghana. Le pays possède une ouverture maritime de 520 km de côtes.
Sa capitale politique est Yamoussoukro, alors que sa capitale économique est Abidjan, deux villes distantes de 230 km mais reliées par une autoroute.
La Côte d’Ivoire compte plus de 22 millions d’habitants, avec 26% d’étrangers. Ce qui fait dire à M. Bayo que «… la Côte d’Ivoire est un hub culturel qui s’avère être également un hub économique de par sa situation au cœur de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), une union douanière qui compte huit pays membres ayant en partage la même monnaie (le Franc CFA) au sein de laquelle la Côte d’Ivoire représente 40% du PIB».
Et ce n’est pas tout, parce la Côte d’Ivoire constitue également un pays important de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), une zone de libre-échange composée de 15 pays membres.
Un sous-sol riche…
La Côte d’Ivoire est le 1er producteur mondial de cacao avec 1.700.000 T/an; c’est le 6ème producteur mondial de café (variétés Robusta et Arabusta) avec 94.000 T/an; le 1er producteur africain de caoutchouc naturel (330.000 T/an); 1er producteur africain et 1er exportateur mondial de noix de cajou brute (700.000 T/an); 1er producteur africain d’huile de palme (420.115 T); 1er producteur africain de bananes-dessert (326.000 T), de mangues (22.769 T/an) et d’ananas.
Sur le plan des infrastructures, la Côte d’Ivoire compte 7 millions d’abonnés Internet et 22 millions d’abonnés à la téléphonie mobile (autrement dit, chaque Ivoirien a un abonnement mobile).
Le pays possède un réseau routier de 6.500 km de routes bitumées et 1.156 km de voie ferrée, 2 ports avec 27 millions de tonnes de trafic par an. Le 1er port thonier d’Afrique se trouve en Côte d’Ivoire.
En outre, le pays compte 3 aéroports internationaux parmi lesquels celui d’Abidjan, qui a récemment obtenu la Certification de la TSA (Transportation Security Administration) pour les vols directs sur les Etats-Unis.
En matière de mines, le sous-sol ivoirien renferme plusieurs types de minerai qui ne sont que timidement exploités, soulignera M. Bayo: or, diamant, cuivre, fer, manganèse, bauxite, pétrole (37.000 barils/J), gaz (170 millions de mètres cube par jour).
Un climat d’affaires propice…
Concernant le volet «climat des affaires», puisque c’était le thème de la rencontre, M. Bayo a indiqué que «les efforts déployés par la Côte d’Ivoire depuis l’avènement aux affaires du président Alassane Ouattara en 2011 ont permis au pays de réaliser un bond qualitatif en matière de performance économique et d’amélioration du climat des affaires, autour notamment d’indicateurs comme le référentiel Doing Business, l’indice de la facilité des affaires du Groupe de la Banque mondiale».
Au total, entre 2012 et 2014, pas moins de 40 grandes réformes ont été engagées, ayant permis d’améliorer le climat des affaires et de hisser la Côte d’Ivoire dans le Top 10 des pays les plus réformateurs au monde avec une progression de 35 places, en passant de la 177ème place en 2013 à la 142ème selon le rapport Doing Business 2016. L’objectif est de figurer parmi les 30 premiers à l’horizon 2020…
De larges secteurs porteurs…
A propos des opportunités d’investissements, l’ambassadeur de Côte d’Ivoire a énuméré 5secteurs à même d’intéresser les hommes d’affaires tunisiens, à savoir:
1- L’agro-business, parce que l’agriculture a constitué le socle de l’économie ivoirienne.
2- L’industrie minière (or, diamant, bauxite, manganèse, nickel, fer, etc.) et pétrolière.
3- Les BTP, notamment les logements et les infrastructures.
4- Les services, en particulier les Technologies de l’information et de la communication, la santé, l’éducation-formation.
5- Le tourisme, le sport et les loisirs.
Abordant le chapitre de la coopération ivoiro-tunisienne, M. Bayoa affirmé que les relations ivoiro-tunisiennes «se portent à merveille». Ceci étant, les échanges commerciaux ne reflètent les bonnes relations d’amitié entre les deux pays. Certes les échanges commerciaux ont connu une évolution, passant de 22,410 milliards de FCFA en 2010 (soit 74,7 millions de dinars tunisiens) en 2010, à 30,869 milliards de FCFA en 2014 (environ 102,9 millions de dinars tunisiens), mais on estime qu’avec un peu plus d’effort de part et d’autre, ces échanges auraient pu se hisser à un volume plus important.
Aux Tunisiens de se montrer plus audacieux, à l’instar des Marocains qui, comme l’a souligné, ont représenté 22% des entreprises agréées par le Centre de promotion des investissements en Côte d’Ivoire (CEPICI), guichet unique de l’investissement direct dans le pays, devançant ainsi les entreprises françaises, loin devant la France, partenaire traditionnel de la Côte d’Ivoire. C’est dire qu’il y a de la place pour les entreprises tunisiennes en Côte d’Ivoire.