Des opportunités de développement de la coopération tuniso-autrichienne sont identifiées dans la formation professionnelle, l’agriculture et l’utilisation de l’énergie renouvelable dans le traitement des eaux usées et la production de la biomasse. C’est en tout cas ce qu’ont affirmé, jeudi 21 janvier à Tunis, des responsables autrichiens.
Ces derniers, qui accompagnaient le président autrichien, Heinz Fisher, dans sa visite officielle en Tunisie, les 20 et 21 janvier 2016, ont indiqué lors d’un point de presse que l’Autriche soutiendra la commercialisation de produits agricoles tunisiens, principalement l’huile d’olive, les agrumes et les dattes sur son marché.
Le président de la Chambre économique fédérale d’Autriche (WKO), Christoph Leitl, a noté «l’écho favorable» des contacts établis entre les hommes d’affaires des deux pays à l’occasion du forum tuniso-autrichien, tenu mercredi, à l’UTICA, en dépit des réserves exprimées vu la bureaucratie et la lourdeur des démarches administratives en Tunisie.
Pour le président de la WKO, l’Autriche est disposée à mettre son savoir-faire en matière de formation professionnelle à la disposition de la Tunisie. “Une formation professionnelle solide et de qualité peut aider à réduire le chômage notamment, des jeunes, d’autant qu’un manque de main-d’oeuvre qualifiée se fait sentir dans le monde”.
En Autriche, pays d’Europe centrale, dont la taille est proche de celle de la Tunisie, 20% seulement des jeunes fréquentent les universités contre 80% qui fréquentent les centres de formation professionnelle, a-t-il affirmé, ajoutant que le taux de chômage dans cette catégorie compte parmi les plus bas sur le Vieux continent (8 ou 9%).
Leitl a mis en relief l’importance d’offrir à la jeunesse une perspective et l’espoir, notant que celui qui saura réaliser cet espoir gagnera la confiance des jeunes.
Il a également, mis l’accent sur la similitude qui existe entre les deux pays en ce qui concerne le rôle joué par les partenaires sociaux (patronat et syndicat) dans l’établissement de la paix sociale, soulignant que le consensus autour des principales questions (conditions de travail ou les salaires), dure depuis 70 ans en Autriche, et ce en dépit des divergences qui peuvent exister entre les deux parties.
Un accord-cadre de coopération entre les ministères de l’agriculture des deux pays sera signé, selon le directeur général de la chambre économique fédérale d’Autriche Walter Koren. Koren a fait savoir que la délégation autrichienne a eu des entretiens positifs avec le ministre tunisien de l’agriculture sur trois projets de partenariat dont un en joint-venture dans le domaine de l’élevage de bovins.
Les deux autres projets portent respectivement sur le traitement du lait et de la viande et sur l’irrigation. Le conseiller commercial de l’ambassade d’Autriche Markus Haas a évoqué, de son coté, la situation de blocage dans laquelle se trouve un projet tuniso-autrichien portant sur un centre de cancérologie, précisant qu’il s’agit d’un hôpital clé en main co-financé par l’Autriche. Le financement autrichien mis à la disposition de ce projet à des conditions avantageuses depuis 2013, arrive à terme à la fin du mois de janvier, a-t-il dit.
D’après ce responsable, les 150 rendez-vous d’affaires établis mercredi, entre les hommes d’affaires autrichiens et leurs homologues tunisiens ont été positifs. Durant les 10 premiers mois de 2015, les exportations tunisiennes vers l’Autriche ont enregistré une hausse de 85% par rapport à 2014.
Selon le ministère tunisien des Affaires étrangères, 14 entreprises autrichiennes sont établies en Tunisie (chiffres de 2014), pour un investissement global de 72.27 millions de dinars (hors énergie), générant 4.561 emplois. Malgré une dynamique au niveau des échanges de visites entre les hauts responsables et parlementaires des deux pays, la coopération bilatérale reste en deçà des attentes.
Plusieurs accords couvrant divers domaines d’activité attendent toujours d’être finalisés, souvent en raison du manque de financement, regrette le ministère. Il s’agit notamment d’un accord dans les domaines de l’immigration, la formation professionnelle et l’emploi qui date de 2013 et d’un accord de coopération en matière de tourisme vieux de 14 ans. Le manque de financement a aussi empêché la mise en oeuvre du programme convenu entre les deux pays en 2013 et prévoyant l’octroi de bourses de doctorat à 10 étudiants tunisiens.