Les TRE constituent un troisième poumon pour le secteur immobilier. Le Salon tunisien de l’immobilier à Paris (SITAP) s’annonce sous de bons auspices et ce malgré la crise.
L’air est bien connu, quand l’immobilier va, tout va! Il a cependant un corollaire, en Tunisie. La communauté des Tunisiens Résidents à l’Etranger (TRE) constitue un marché d’appoint pour le secteur. Et les achats des TRE empêchent tout retournement de cycle pour le marché de l’immobilier qui continue à surfer sur une pente bien relevée envers et contre tous remous économiques, ignorant la morosité ambiante.
L’un des mérites du SITAP est d’avoir su motiver les TRE pour l’achat de logements auprès des promoteurs, les détournant dans une certaine mesure de l’auto-construction.
Cela fait neuf ans que le concept évolue. L’idée lancée à l’origine par Kamel Landoulsi, promoteur de son état, PDG de la société ORSAF, fait du chemin. Les TRE achetaient des logements pour disposer d’un pied à terre au pays, c’est bien normal. Mais d’un Salon l’autre, ils se sont éveillés à la finalité financière de l’opération.
L’immobilier en temps de crise est une valeur refuge. Ajouter à cela qu’en Tunisie il réalise une plus-value galopante. Et il faut bien reconnaître que nos prix au mètre carré convertis en euros deviennent raisonnables étant donné qu’ils fondent de plus de la moitié car l’euro est à plus de 2,2 dinars. C’est donc un troisième élément de motivation.
De l’animation au 9ème SITAP
Cette année le Salon offrira une centaine de stands et se tiendra dans l’espace de la porte Champerret à Paris. Les organisateurs nous apprennent, lors d’un déjeuner débat organisé mercredi 20 janvier que le Salon se tiendra du 13 au 16 Mai prochain. Il y aura beaucoup de revenants parmi les exposants à cette neuvième édition car, selon les organisateurs, le taux de fidélité des exposants avoisine les 60%. En réalité, les exposants viennent quand ils ont des projets clés en mains ou en cours d’achèvement à proposer aux clients. On arrive donc avec une offre toute prête. La moisson de cette année est prometteuse selon les organisateurs.
Ces derniers ont annoncé un supplément d’animation par rapport aux éditions précédentes. Beaucoup d’artistes tunisiens seront au rendez-vous du salon. Une loterie quotidienne sera organisée avec un prix de 5 mille dinars d’achats de meubles. Des spots publicitaires sur radio orient et radio soleil viendront en soutien promotionnel au Salon.
On attend plus de 20.000 visiteurs dont 15% de visiteurs français et de différentes nationalités d’Europe. Ces derniers, soit qu’ils accompagnent les TRE, soit viennent par intérêt pour un éventuel achat résidentiel dans notre pays.
La demande des TRE est bien spécifique
Les Tunisiens résidents à l’étranger sont attirés par une offre précise. La plupart achètent en périmètre urbain, très accessoirement en bord de mer. Ils sont attirés par le logement économique et le standing, à l’exclusion donc du social et du très haut standing. Beaucoup contractent des prêts auprès de banques tunisiennes.
Les organisateurs annoncent que la demande pour des prêts de finance islamique est de plus en plus importante et qu’elle ne trouve pas le répondant nécessaire. Business oblige, les promoteurs appellent d’ailleurs à ce que les maturités des prêts soient étendues de 20 à 30 ans.
Les revendications des promoteurs
Le Salon est souvent l’occasion d’une exploration publique du secteur. Les promoteurs se plaignent des retards administratifs. Ils espèrent que le nouveau département des collectivités locales les délivrera des délais excessifs de certaines autorisations. Il semblerait que les permis de construire prennent des délais exagérés dépassant l’année dans certains cas. Les promoteurs sont toujours mûris dans les cordes dans les manifestations publiques pour expliquer la hausse permanente du prix du mètre carré couvert. Ils s’emmêlent les pinceaux à justifier l’injustifiable se réfugiant derrière les augmentations des coûts des facteurs, comme la récente augmentation du prix du ciment de 25%.
Loin de nous, toutefois, l’idée de les mettre à l’index. Cependant, il faut rappeler que le marché tunisien est le seul marché immobilier au monde à ne pas connaître un cycle économique. Il connaît une progression raide et ininterrompue. Dans des capitales aussi courues que Londres et Paris, il arrive que l’immobilier en arrive à céder du terrain avec un tassement des prix. Jamais de cela en Tunisie. Alors quand les promoteurs plaident pour autoriser les étrangers à acheter de l’immobilier en Tunisie, on peut tiquer car cela ne fera qu’entretenir cette fièvre à la hausse.
Restons dans l’ambiance du Salon et rappelons que c’est une fenêtre internationale pour faire du business et de la promotion au pays. On s’étonne d’apprendre que le CEPEX et la FIPA, régulièrement sollicités pour se joindre au Salon, à des conditions avantageuses, ne se manifestent pas. C’est une occasion de démarcher les investisseurs TRE potentiels.