Le déclenchement des manifestations et la crise que connaît le pays actuellement mettent le secteur privé face à sa responsabilité historique pour participer aux efforts visant à relever le défi du chômage, d’autant plus que le secteur public reste incapable d’absorber le nombre important de chômeurs (650.000), a affirmé, jeudi 21 janvier à Sfax, le ministre des Finances, Slim Chaker.
Au cours d’une rencontre avec des hommes d’affaires et des experts-comptables sur la loi de finances 2016, il a souligné que le secteur privé est appelé à participer en s’acquittant de son devoir fiscal et en renforçant l’investissement.
L’investisseur étranger, précise encore Chaker, ne peut participer à cet effort d’investissement créateur d’emplois avant de voir l’initiative de l’investisseur local sur terrain. Et d’ajouter que les contestations sociales déclenchées dans les différents délégations et gouvernorats du pays «sont légitimes, à l’exception de la violence, des incendies et du meurtre qui menacent l’image de la Tunisie à l’extérieur et auprès des bailleurs de fonds».
Par ailleurs, il a estimé que des parties, qu’il n’a pas nommées, menacent «d’utiliser les lobbies, de bloquer le pays et de provoquer la chute du gouvernement». «Ce discours ne peut servir l’intérêt d’aucune partie et renforcera davantage l’endettement et le chômage», a-t-il encore indiqué.
Le ministre a encore souligné que les dispositions prises, mercredi, au profit du gouvernorat de Kasserine figurent dans la loi de finances 2016 et ont été analysées par les médias. «Des parties refusent d’écouter, le reconnaissent et continuent à vouloir faire chuter le gouvernement», a fait remarquer le ministre sans, toutefois nommer ces parties.
Chaker a également critiqué la déclaration du porte-parole officiel du gouvernement, Khaled Chawket, qui a évoqué, mercredi, le «recrutement» d’un grand nombre de chômeurs au lieu de parler de règlement de situations, lors de l’annonce des dispositions prises en faveur du gouvernorat de Kasserine. Et d’expliquer: «tout simplement, il n’y a pas de recrutement, et il est impossible d’absorber au moins une partie importante des besoins réelles des demandes d’emploi».
Il a précisé que les ressources additionnelles pour couvrir les recrutements ne peuvent être assurées que par l’endettement ou la hausse des taxes, deux choix qui ont été épuisés. La solution reste l’investissement qui est maintenant bloqué de même que le tourisme et le développement, a-t-il affirmé.