Suite à la vague de protestations qui a secoué le pays depuis plusieurs jours, le président de la République, Béji Caïd Essebsi, a déclaré, vendredi 22 janvier, dans une allocution télévisée, que “la Tunisie est visée dans sa sécurité et sa stabilité, mais pas dans son entité”. “Des parties malintentionnées et connues” ont utilisé les protestations légitimes dans certaines régions pour semer la discorde”, a-t-il dit, précisant que leur appartenance politique est connue, qu’il s’agisse de partis autorisés ou non.
Le président de la République a, également, averti contre l’infiltration de terroristes dans ces mouvements. Il a ajouté que des malfaiteurs et des cambrioleurs ont exploité ces protestations pour perpétrer des actes de violence et vandaliser des biens publics et privés, ce qui a conduit à décréter le couvre-feu, rappelant que l’état d’urgence est en vigueur et appliqué dans la flexibilité mais avec sérieux.
Caïd Essebsi a, sévèrement, critiqué certains excès médiatiques dans la couverture des évènements qui ne prennent pas en compte la situation prévalant dans le pays. Il a qualifié de légitimes les protestations menées par des jeunes qui endurent le chômage et la marginalisation depuis une longue période alors que la Révolution a pour slogan “liberté et la dignité”.
Le gouvernement actuel, qui a pris ses fonctions, depuis presque un an, a hérité d’une situation économique difficile, un chômage élevé qui touche environ 700.000 jeunes dont 300.000 diplômés du supérieur, a-t-il rappelé, demandant au gouvernement de présenter des programmes visant à réduire rapidement le chômage dans les régions défavorisées.
Le chef de l’Etat a affirmé que la lutte contre le chômage fait partie des priorités du gouvernement, se déclarant confiant que celui-ci trouvera les financements nécessaires pour remédier à cette situation et satisfaire les revendications des chômeurs.
Il a tenu à rassurer le peuple tunisien de l’existence d’institutions qui veillent à la sécurité des citoyens et de leurs biens, saluant les efforts des forces de la sûreté et de l’armée nationale dans l’instauration de la stabilité et la préservation des biens.
Il a rendu hommage à la mémoire du sécuritaire Sofiène Bouslimi décédé à Fériana en accomplissant son devoir, ainsi qu’à la mémoire du jeune Ridha Yahyaoui décédé la semaine dernière lors des événements à Kasserine.
La Tunisie, a souligné Caïd Essebsi, rassure ses partenaires à l’étranger qu’elle poursuivra, résolument, son processus de transition et ses efforts pour le progrès et le développement.