La Tunisie a perdu 3 places dans le classement relatif à la perception de la corruption de 2015, occupant le 76ème rang avec 38 points et ce sur un total de 168 pays, selon « Transparency International », dont le rapport a été présenté mercredi, à Tunis par l’organisation I Watch.
Selon le directeur exécutif de l’organisation Mouheb Garoui ce classement prouve qu’un recul catastrophique a été enregistré en Tunisie dans ce domaine, depuis la Révolution.
Et d’ajouter que plus le classement se rapproche (sur 100) de 0, plus le pays est corrompu, soulignant que l’Algérie, l’Egypte et le Maroc ont occupé la 88ème place, la Mauritanie 112ème et le Liban la 123ème place.
Garoui a expliqué la régression par les promesses non tenues des partis politiques, au cours des élections législatives, en 2014, notamment en ce qui concerne la lutte contre la corruption et le renforcement des fondements de la bonne gouvernance et de transparence.
Parmi les explications avancées, figurent également, le projet de loi sur la réconciliation économique et financière présentée par la présidence de la République et qui constitue « un pas en arrière dans le processus de lutte contre la corruption » selon Garoui, outre l’incapacité des gouvernements successifs, à faire face aux lobbies de corruption et l’absence de sanctions contre les corrompus.
Des responsables de « I Watch » ont souligné que la lutte contre la corruption nécessite une volonté politique ferme, et la consécration de la transparence.
Il s’agit également, de renforcer le cadre juridique de l’Instance constitutionnelle de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption et de mettre à Sa disposition les moyens humains et financiers nécessaires.
Ils ont recommandé de retirer le projet de loi sur la réconciliation économique et financière, de protéger les acteurs de la société civile actifs dans la lutte contre la corruption et de leur permettre de jouer leur rôle en matière de lutte contre la corruption.
Ils ont appelé à élaborer et à mettre en oeuvre une stratégie nationale de lutte contre la corruption, tout en associant toutes les parties actives dans ce domaine et ce sans intervention étrangère.