Devant un public d’hommes d’affaires français, le ministre de l’Économie, en visite officielle à Moscou dimanche, a plaidé pour la levée des sanctions économiques et financières contre la Russie.
La France a pour «objectif» la levée des sanctions économiques et financières imposées par les Occidentaux à la Russie «l’été prochain». Ce n’est pas le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, qui s’exprimait ainsi mais Emmanuel Macron. Le ministre de l’Économie était en visite officielle à Moscou dimanche, avant de rejoindre le président de la République en Inde.
«L’objectif que nous partageons toutes et tous, c’est de pouvoir lever l’été prochain les sanctions, parce que le processus aura été respecté», a-t-il déclaré lors d’une intervention devant des hommes d’affaires français, pour la plupart hostiles aux sanctions qui ont été prises par les Européens contre Moscou pour protester contre l’annexion par la Russie de la Crimée et son soutien aux séparatistes de l’est de l’Ukraine.
Ces sanctions limitent l’exportation de certaines technologies dont la Russie a besoin pour exploiter ses champs pétroliers du Grand Nord, et gèlent les avoirs financiers d’une liste de personnalités. Leur levée est conditionnée au respect des accords de Minsk, signés en février 2015 entre Moscou et Kiev, sous la médiation conjointe de Paris et de Berlin. En représailles de ces mesures, le Kremlin a appliqué, durant l’été 2014, un embargo contre la plupart des produits agroalimentaires européens. Les agriculteurs français sont particulièrement touchés.
En décembre dernier, l’Union européenne a prolongé les sanctions pour six mois alors qu’elles devaient arriver à échéance fin janvier. Le premier ministre Manuel Valls avait pour la première fois, en novembre, évoqué l’éventualité d’une levée de ces mesures de rétorsion, sans préciser de calendrier.
Davantage que les sanctions économiques, c’est la chute du prix du pétrole, de 75 % en dix-huit mois, qui enfonce la Russie dans une crise économique préoccupante. Le pays devrait de nouveau être en récession cette année selon les dernières prévisions du FMI.
AFP