Lancé en 2013, le projet pilote «Ecotourisme et conservation de la biodiversité désertique en Tunisie» a permis la signature d’une trentaine de contrats de projets, selon des données présentées jeudi 28 janvier à Tunis. Ces contrats, qui concernent l’apiculture, petits jardins familiaux, exploitation de forêt, distillation, engraissement intensif et l’artisanat, portent sur 3 aires protégées à Dghoumes (Tozeur), Jbil (Kébili) et Bouhedma (entre les gouvernorats de Sidi Bouzid et Gafsa).
Le projet pilote, qui se poursuivra jusqu’en juillet 2018, est financé par un don du Fonds pour l’environnement mondial d’un montant de 4,27 millions de dollars (environ 8,62 millions de dinars).
Il devrait permettre la création de 900 micro projets, amis de l’environnement dans les trois sites précités, a précisé le directeur général de l’environnement et de la qualité, Nabil Hamada, à l’Agence TAP, en marge d’un atelier de sensibilisation et de réflexion sur les aspects juridiques de l’écotourisme.
Il s’agit d’offrir des conditions favorables à la gestion des aires protégées, de développer l’écotouriqme et d’appuyer la gestion des ressources naturelles outre la promotion du niveau de vie de la population et l’établissement d’une relation positive entre l’homme et la nature.
En Tunisie, le potentiel de l’écotourisme demeure peu valorisé, sur un total de 44 aires protégées, seulement une dizaine sont dotées d’infrastructures nécessaires et minimales dont El Fayja, El Haambi, Bouhedma, Boukornine et Jbil.
Des problèmes d’ordre juridique entravent le développement de l’écotourisme, a affirmé M. Hamada, citant à titre d’exemple le code forestier régissant l’exploitation des aires protégées et qui limite l’implication du secteur privé dans ce domaine .
Il a également cité le manque d’infrastructures, à savoir les centres d’accueil, pistes, logements, services sanitaires et l’absence des guides bien formés et d’une politique de marketing.
Habib Abid, directeur de la conservation des forêts et de la faune, a évoqué l’importance des aires protégées en tant que locomotive de développement d’autant qu’elles se trouvent dans les régions les plus pauvres du pays, où le taux de chômage compte parmi les plus élevés du pays.
Pour lui, la Tunisie dispose de 30 ans d’expérience dans le tourisme de chasse qui constitue un tourisme d’élite et attire près de 2.000 chasseurs par an, avec près de 10.000 dinars dépensés par touriste, pendant le séjour (20 rabatteurs, location voiture, guide…).