Des obstacles politiques empêchent la révélation de la vérité sur l’assassinat de Chokri Balaid, ont déclaré mercredi des dirigeants du Front populaire. S’exprimant mercredi en conférence de presse, ils ont soulevé l’existence « d’obstacles de nature politique, judiciaire et sécuritaire », accusant le président de la République de ne pas honorer ses promesses électorales à ce sujet. « Il n’y a aucun effort visant à révéler la vérité », a regretté le député et secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié (Ppdu) Zied Lakhdar.
Selon lui, la coalition entre Nidaa Tounès et Ennahdha empêche l’enquête d’avancer, réitérant la position du Front qui considère que la Troika et Ennahdha en particulier, a une responsabilité morale et politique dans l’assassinat de Belaid.
Le porte-parole du Front populaire Hamma Hammami a estimé de son côté, que l’établissement de la vérité sur cet assassinat est « la clé d’une transition démocratique véritable ». « Nous continuerons à lutter pour que toute la vérité soit établie sur les assassinats de Belaid et de Mohamed Brahmi, ainsi que sur la mort de Majdi Ajlani et Mohamed Belmofti (deux jeunes militants de gauche tués par la police lors de manifestations, respectivement à Kasserine et Gafsa).
 Le porte-parole du collectif de la défense de Chokri Belaid a déclaré que l’ancien ministre de la Justice Mohamed Salah Ben Aissa avait recommandé la mise en examen de toutes les personnes impliquées dans cette affaire. Il a regretté que cette recommandation soit restée sans effet.
Le dirigeant du Ppdu et membre du collectif de la défense, Mohamed Jmour, a déploré l’atermoiement du ministère de la Justice à régler l’affaire et une absence de volonté du ministère de l’Intérieur qui est impliqué, selon ses dires, dans la dissimulation des preuves.