Trop de bla-bla, de tatati et de tatata! Rien ne se fera sans que la Tunisie ne montre patte blanche en termes de sécurité.
Les touristes ne reviendront pas sans sécurité et les banques ne veulent plus entendre parler du tourisme sans des perspectives sérieuses et fiables sur le retour de l’activité.
Un grand banquier me disait, à juste titre, qu’il devenait absurde de parler de restructuration ou de refonte du secteur sans perspectives de reprise de l’activité. Il affirmait que toutes les solutions sont techniquement possibles et négociables avec les acteurs du secteur à condition de se remettre à travailler.
Comment peut-on parler du structurel ou du conjoncturel quand le secteur est à l’arrêt après avoir obtenu une note éliminatoire dans la matière “SECURITE“, qui lui a fermé l’accès à tous ses marchés?
Il faut suspendre de parler de qualité de service et de mise à niveau à ce sujet. Il faut parler vite et partout du Quitus pour une mise à niveau SECURITAIRE rapide, capable de permettre au secteur de redémarrer.
Les autorités tunisiennes ont annoncé le lancement d’un audit sécuritaire par des agences internationales spécialisées dans ce domaine pour faire de l’aéroport de Tunis-Carthage le premier aéroport africain portant cette certification internationale. C’est une excellente initiative qu’il faut vite réaliser et étendre rapidement à tous nos aéroports.
Deuxième étape, il faudrait en parallèle obtenir une certification internationale au niveau des parcours touristiques et notamment sur la procédure SECURISEE du transfert des clients des aéroports vers leurs hôtels. Il faut associer la FTAV (Fédération tunisienne des agences de voyage) pour définir les formalités pratiques de certification et la part d’intervention du public ainsi que celle du privé dans la logistique à mettre en place et son financement.
Troisièmement, commencer à obtenir cette même certification INTERNATIONALE pour nos hôtels. Il paraît qu’on parle d’un budget de 300.000 dinars tunisiens (environ 140.000 euros) par unité hôtelière, que certains hôteliers peinent à trouver.
Je ne suis pas un expert en sécurité, mais je lance l’idée de mettre en place deux chiens policiers dressés par hôtel et je vous assure qu’ils seront plus efficaces que 10 portiques de détection et 200 caméras. Un chien policier dressé pour détecter les explosifs et attaquer les assaillants n’aurait jamais laissé 5 minutes à l’assaillant de l’hôtel Impérial à Sousse pour faire son massacre! Un chien policier dressé devient adulte à l’âge de 6 mois et si nous nous rapprochons de nos amis allemands, français, espagnols, italiens, nous pourrons avoir 3.000 de ces chiens dès cet ETE 2016. De quoi sécuriser tout notre parc hôtelier. Voilà des amis discrets et efficaces qui n’ont pas peur d’agir sans complaisance afin de neutraliser en un temps record n’importe quel assaillant malveillant. De plus, on recrute 3.000 jeunes chômeurs en qualité de maître-chien.
Il faudrait d’urgence tenir les réunions qu’il faut entre hôteliers et pouvoirs publics pour exposer le cahier des charges d’une certification validée par des bureaux internationalement reconnus (genre certification ISO dans la sécurité) et décider de la part de financement public/privé.
Dès l’avancement de ce chantier de certification internationale de sécurité, il faut entamer une communication afin que les premiers hôtels certifiés, après les aéroports et les transferts, soient les premiers remis en commercialisation privilégiée dans les marchés touristiques.
Une action pourra alors être engagée vis-à-vis du Foreign Office en Angleterre et avec les gros tour-opérateurs pour lever le black listage de la Tunisie dès l’automne 2016 en espérant faire repartir la machine pour 2017.
A mon humble conviction, quitte à mobiliser les équipes 24/24 pour sa réalisation, ce chantier devrait revêtir une importance prioritaire compte tenu de son impact sur l’économie nationale, sur l’avenir du pays et de la démocratie en Tunisie.
En fin, il faut aussi mettre en place des mesures de crise appropriées en prévision de survenance éventuelle d’accidents, car le 100% sécurité n’existe malheureusement plus nulle part dans le monde.
Il faut mettre en place un comité de gestion de crise susceptible d’opérer en un temps record en cas d’attentats, selon des procédures et des automatismes définis à l’avance en rapport avec les niveaux de gravité A-B ou C.
II faut définir les actions en s’entourant d’experts venant pourquoi pas pour certains de chez nos pays partenaires et amis, à mener en cas d’accident et répéter suffisamment de fois les exercices pour être efficaces et opérationnels en un temps record afin d’éviter la panique et l’improvisation en cas de la survenance d’un problème.
La communication, pour sa part, devra évoquer davantage l’avancement du volet sécuritaire en Tunisie car les prospects demandent aujourd’hui avant tout “où en est notre pays à ce sujet“. La beauté de notre pays, de nos plages, de notre désert, de nos golfs, de nos musées, de nos centres thalasso, etc. est connue, mais les clients ont un déficit d’information au niveau de la SECURITE en Tunisie.
Sans cette étape urgente et incontournable de certification internationale sécuritaire, j’ai bien peur que le bateau TOURISME ne fera que sombrer de jour en jour emportant dans son sillage l’économie tunisienne avec lui.
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