Le président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP), Mohamed Ennaceur, appelle l’Union européenne (UE) à mettre en place un plan de sauvetage de l’économie tunisienne pour permettre de sortir des difficultés de la phase de transition que traverse le pays. La Tunisie a besoin de l’équivalent d’un plan Marshall, a-t-il dit en substance dans une allocation prononcée lors de la séance plénière du parlement à l’occasion de la visite du président du Parlement européen Martin Schulz, lundi 8 février.
Mis en place en 1947 par l’administration Truman (président des USA à l’époque), le plan Marshall est un programme d’aide américain à la reconstruction de l’Europe de l’Ouest après la Seconde Guerre mondiale.
Cette aide européenne, explique Ennaceur, pourrait prendre la forme d’une intensification du soutien financier européen au développement de la Tunisie, d’une reconversion des dettes de la Tunisie en investissements, d’une aide au recouvrement des capitaux tunisiens illégalement placés à l’étranger, d’une impulsion de la coopération décentralisée.
Il pourrait s’agir également de permettre à la Tunisie d’accéder aux fonds structurels européens, un mécanisme de solidarité et de soutien à la compétitivité entre pays européens.
Evoquant l’accord de libre-échange en cours de négociation entre la Tunisie et l’UE, Ennaceur a souligné l’impératif de mettre en oeuvre des programmes de réhabilitation des entreprises tunisiennes pour leur permettre de soutenir la concurrence.
Il a également mis en exergue la nécessité d’ouvrir les marchés européens aux produits tunisiens, notamment parce que cet accord concerne deux secteurs, l’agriculture et les services, primordiaux pour l’économie tunisienne.
Sur un autre volet, le président de l’ARP a exhorté l’Europe à avoir une seule approche pour la circulation des biens et des personnes. «Nous espérons que l’approche européenne pour l’immigration et la circulation des personnes permettra de construire des ponts pour promouvoir l’échange sur différents plans, et que l’ouverture des frontières ne sera pas restreinte aux marchandises», a-t-il dit, appelant la partie européenne à ouvrir aux jeunes tunisiens de nouveaux horizons en matière de formation et d’emploi dans les pays européens.