La Tunisie est très mal lotie en matière d’entrepreneuriat. Elle fait partie du groupe des «factor-driven», ayant le niveau de développement le plus faible dans ce domaine.
Sept mois après le rapport sur la compétitivité globale, un autre indicateur du World Economic Forum vient confirmer la dégringolade économique de la Tunisie. Il s’agit du Global Entrepreneurship Monitor (GEM), qui constitue l’index de l’activité entrepreneuriale, le 17ème rapport a été dévoilé vendredi 5 février, lors d’une conférence internationale à Boston.
Cet index opère un premier classement des 60 pays concernés par l’étude dans trois groupes en fonction du niveau de développement entrepreneurial: factor-driven, efficiency-driven et innovation-driven.
Classée 92ème pays mondial sur 140 pays analysés en matière de compétitivité globale au classement Davos 2015-2016, perdant ainsi 60 places par rapport au classement 2010 et 5 par rapport au précédent classement, la Tunisie est également mal lotie au GEM. Elle fait partie des «factor-driven», soit le niveau de développement le plus faible dans le domaine entrepreneurial.
Ainsi, à l’aune du «Total Early stage entrepreunariat Activity» (TEA), qui est l’index de l’activité entrepreneuriale totale (défini comme la part de la population entre 18 et 65 ans activement impliquée dans le lancement d’une nouvelle entreprise ou qui possède ou dirige une entreprise existant depuis moins de 3,5 ans) la Tunisie est ainsi classée 33ème sur un total de 60 pays, avec un TEA de 10,1.
Le GEM classe également les pays en opérant une distinction entre les entrepreneurs de nécessité et les entrepreneurs d’opportunité. La Tunisie est classé 20ème dans le groupe des «opportunity driven» et 43ème dans celui des «necessity driven».
L’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), membre du GEM représentant la TUNISIE, publiera prochainement le rapport national de la Tunisie détaillant les résultats et les recommandations.
Convaincu de l’importance de la promotion de l’entreprenariat comme part de la solution à la situation économique du pays, l’IACE a annoncé aussi la reconduction de son engagement pour l’année prochaine et l’adhésion de la Tunisie au GEM.
En Tunisie, ce classement fut interrompu en 2012. Conscient des problématiques urgentes qui secouent le pays, l’Institut arabe des chefs d’entreprise a décidé d’y prendre part de nouveau en 2015. La Tunisie est ainsi le seul pays où ce projet est mené par un think tank. Ailleurs, ce sont des universités qui s’en chargent.
L’IACE a ainsi mené, pour les besoins de l’édition 2015-2016 du GEM, une enquête nationale auprès de 2.000 individus et 36 experts, dans tous les gouvernorats de la Tunisie, mobilisant plus d’une quarantaine d’enquêteurs de terrain.
Le Global Entrepreneurship Monitor, réalisé depuis 1999, est le fruit d’une collaboration entre la Babson College (USA) et la London Business School (UK). Il mesure l’implication individuelle dans la création d’entreprise via deux questionnaires, d’une ampleur nationale: l’Adult Population Survey (APS) et Le National Expert Survey (NES).
Le premier collecte des informations détaillées sur l’activité entrepreneuriale, les attitudes des personnes interrogées et leurs aspirations. Le second est un instrument d’enquête permettant de calculer les neuf clés de l’Entrepreneurial Framework Conditions (EFCs) adressé à 36 experts dans chaque pays afin d’obtenir des opinions fiables.