Les quantités de lait asséchées à l’unité de séchage de Mornaguia ont dépassé la barre des 2 millions de litres, soit en moyenne 120.000 litres par jour, depuis la mi-janvier jusqu’au 5 février 2016.
Le ministre de l’Agriculture, Saad Seddik, a insisté, lors d’une récente visite à l’unité de Mornaguia, sur la nécessité d’augmenter ces quantités à 150.000 litres par jour.
D’après le département de l’Agriculture, cette unité avait asséché 5,5 millions de litres de lait en 2015, permettant ainsi de valoriser l’excédent de la production laitière et de produire 420 tonnes de lait en poudre.
La réactivation de ce mécanisme régulateur fait suite à la crise qui a frappé de plein fouet la filière laitière, au point que les centres de collecte et les éleveurs ont été contraints à déverser le lait dans la nature.
Les centrales laitières qui devaient aider les éleveurs à commercialiser leurs produits ont opté pour des quotas de réception du lait, obligeant les centres de collecte à réduire les quantités du lait collectées, ce qui a influé négativement sur la rentabilité des éleveurs.
Parmi les solutions adoptées par le gouvernement pour faire sortir la filière laitière de la crise actuelle, figure également la prise en charge par l’Etat de l’acquisition de 10 millions de litres de lait afin de les distribuer aux familles nécessiteuses, et de 3 millions de litres durant trois mois pour les distribuer aux élèves, avec l’aide du ministère de l’Education.
Ces deux programmes annoncés le 1er septembre et le 30 décembre 2015, par le gouvernement, ont permis, jusqu’au 9 février 2016, la distribution de plus de 9 millions de litres aux familles nécessiteuses et de plus de 600 mille litres aux élèves des établissements scolaires de quatre gouvernorats (Kairouan, Mahdia, Ben Arous et Manouba). Ces programmes vont être généralisés au reste des gouvernorats à la mi-février, d’après le ministère de l’Agriculture.
S’agissant de l’exportation, autre mécanisme régulateur indispensable à la résorption de l’excédent de production, la Tunisie a exporté près d’un million de litres de lait vers le marché libyen.
En ce qui concerne le stockage, le stock actuel reste presque inchangé (53 millions de litres de lait), selon les statistiques du Groupement interprofessionnel des viandes rouges et du lait.