La région de Sidi Bouzid fournit divers produits agricoles transformables et en quantités dépassant les besoins du marché local. Mais de nombreux obstacles se dressent devant l’exportation de ces produits, à en croire plusieurs professionnels. Ces derniers pointent, pour l’essentiel, le manque de main-d’oeuvre et les garanties imposées par les banques aux petites et moyennes entreprises.
L’absence de laboratoires chargés de contrôler la qualité des produits, à l’instar de la tomate séchée, contraint certains industriels de la région à faire appel à des laboratoires européens.
Les questions de la formation des agriculteurs et de leur accompagnement dans les différentes phases de la production ont été également soulevées par les professionnels qui appellent l’Etat à trouver des solutions à la taxe imposée aux produits tunisiens à l’instar de la tomate séchée alors que dans les pays européens ces produits en sont exonérés.
D’autres industriels considèrent qu’un maillon manque dans l’opération d’exportation, à savoir la communication entre le centre et les régions. Ils ont mis en exergue aussi, l’absence d’infrastructure de base, de moyens logistiques et de moyens de transports dans la région ; autant d’obstacles qui entravent le commerce extérieur, regrettent-ils.
Le président du bureau régional du syndicat des agriculteurs tunisiens à Sidi Bouzid, Midani Dhaoui, appelle l’Etat à trouver des solutions anticipatives à l’abondance de la production agricole. Il met l’accent sur la nécessité de réviser la politique de l’Etat dans ce domaine et d’orienter la production régionale ou nationale vers l’exportation, au service des divers intervenants dans le secteur. Selon lui, sans autres ajouts imposés à l’agriculteur, la production dans la région se distingue par sa haute qualité.
La directrice exécutive du programme de développement des exportations, Chafia Ghezal Chalbia, a pour sa part expliqué que comme solution provisoire, l’agriculteur peut contacter les sociétés de commerce international ou les sociétés d’exportation pour écouler ses produits sur le marché extérieur. Elle a souligné le besoin de créer un partenariat entre les grandes et les petites entreprises d’exportation.
Sidi Bouzid contribue à hauteur de 18% de la production nationale des légumes et 11% de la production des produits laitiers. La production de la région en viandes rouges se situe aux alentours de 10% contre 5,2% des viandes blanches. Sa production oléicole est de 14%.
Sidi Bouzid détient également 13% de la production nationale d’amande et 20% de la production de pistache. Au niveau national, elle occupe 6% des périmètres réservés à l’agriculture biologique.