Les Tunisiens mangent, parlent et se divertissent. Peu violents au travail, ils sont peu portés sur l’effort. Cependant, ils ne manquent pas de fantaisie, et c’est tout leur charme. Ainsi sont-ils.
On en raconte des vertes et des pas mûres sur les Tunisiens. Qui croire? Les sondages, toutefois, parviennent à les profiler dans leur diversité. La récente édition de l’Open SIGMA les fait apparaître dans leur quotidien. Face aux difficultés de la vie, ils manquent de résolution. Cependant, en face de leur futur, ils ne manquent pas de caractère. Un trait pris au hasard en dit long sur “l’exception“ tunisienne.
Face au court terme, ils sont anxieux dans leur grande majorité et, somatisent. Mais ils retrouvent du poil de la bête quand il s’agit d’avenir et, positivent. Selon les experts, ils ont l’optimisme paradoxal. Et, ce n’est pas tout.
Les Tunisiens “piégés“ par la révolution!
Ayant longtemps souffert d’avoir été muselés sous la dictature, à la question de savoir ce que leur a apporté la révolution, les Tunisiens répondent quasi-unanimement “la liberté d’expression“. N’empêche, la réponse est déroutante car on croit se souvenir que sous l’ancien régime le cri de guerre était “Libérer les énergies“. Par conséquent, la réponse attendue aurait dû être “la liberté d’initiative“. On est donc pris de court.
Et les sondeurs concluent que les Tunisiens seraient plus prompts à “discuter le coup“ qu’à retrousser les manches. Plus cigales que fourmis n’est pas une fatalité, il convient d’inverser les priorités.
Le casse-croûte fait le pied de nez au sandwich
Becs fins, les Tunisiens pénalisent les écarts de saveur. Les sondages nous apprennent qu’ils sont attachés à leur identité culinaire. Et leurs repères sont solidement chevillés aux papilles. L’inflation a tout dévoré faisant flamber les prix. Les encas chez le gargotier n’ont pas échappé au massacre. Le prix du casse-croûte lui aussi a grimpé. Le premier prix commence à 1,800 dinar. A partir de là, ça fonctionne au supplément et chaque rajout est facturé. Le voilà qui sème le sandwich lequel démarre à 4 dinars. Et on pourrait se dire qu’il s’agit de la même catégorie de collation, et pourtant l’exception culturelle ou culinaire, comme on le voudra, fait la différence.
Le Tunisien aime rouler la mécanique et exhiber “carrosse“
Travers de tous les travers, le transport public en Tunisie est en retard de phase. La voiture populaire a été la trouvaille miracle, de l’ancien régime pour libérer et affranchir le Tunisien dans ses déplacements. Mais il lui en coûte. Comparons autour de nous. Quand un Parisien, au moins cinq fois plus riche que le Tunisois, dépense 1,4 euro pour se déplacer en métro, soit la contrevaleur de 3 dinars, le Tunisois, pour sa part, claque 4 dinars en prenant sa tire. Respirerait-il mieux en voyant son fric partir en fumée par la sortie d’échappement? Que voulez-vous, le Tunisien se laisse pomper par le transport. Passif, il se laisse rouler.
Le panier de la ménagère et ses surprises: Des écarts indigestes
Le Tunisien consacre 28% de ses dépenses à l’alimentation. Ce serait le double de la moyenne française. Le marché de l’alimentation aurait représenté 10 milliards de dinars en 2015.
Le Tunisien affecte 22% de son budget alimentaire en viandes, hélas souvent blanches, et pour la dinde principalement et accessoirement le poulet. Ses achats de viande rouge sont résiduels. Enfin, quoiqu’il en soit, il reste amateur de bonne chaire. Il dépense 16% de son budget alimentaire en pain. Il serait avec l’Algérien les plus gros consommateurs de pain au MONDE! Autre record, avec 17 kg de pâtes par an et par tête, on arrive deuxième mondial derrière les Italiens, lesquels engloutissent 36 kg.
Le classement des annonceurs télé: le Tunisien toujours en ligne
La physionomie des investissements publicitaires est un marqueur de comportement en société. Le classement annuel des annonceurs fait que les opérateurs télécom arrivent en tête, talonnés de très près quasiment ex aequo avec les marques d’alimentation. La tchatche à fleur de peau et le coup de fourchette bien aiguisé. Tels sont les Tunisiens en grandeur nature.