“Il est temps de donner la priorité à l’agenda économique et qu’il devance celui de la politique”. C’est en tout ce qu’estime Taoufik Rajhi, président du Conseil des analyses économiques (CAE), qui s’exprimait lors d’une conférence de presse, vendredi 19 février à la Kasbah.
Il a fait remarquer que la transition démocratique a été imposée par l’agenda politique surtout la réussite des élections législatives et présidentielles de l’année 2014, ce qui a mis l’agenda économique en deuxième position. Pour preuve, les réformes économiques étaient suspendues en 2014, a-t-il argumenté.
Il a déclaré qu’il a fait part au chef du gouvernement, Habib Essid, qui s’est réuni avec les membres du CAE, des problèmes d’ordre économique, dont le retard de concrétisation des réformes économiques prévues.
“La plupart des réformes restent virtuelles, car les décrets d’application n’ont pas été promulgués, à l’instar de celui relatif au projet de loi sur le Partenariat Public-Privé”, a-t-il fait remarquer. Il a proposé, à cet effet, la création d’un comité de pilotage et l’adoption d’une approche participative lors du choix des réformes engagées par le gouvernement, les parties politiques et sociales et les patronats, appelant le gouvernement à jouer le rôle de leader dans le projet de réformes.
Le président du CAE a présenté au chef du gouvernement un rapport de 80 axes, contenant le programme national des grandes réformes pour la période 2016-2020.
D’après lui, les réformes prioritaires doivent porter en premier lieu sur l’amélioration du cadre législatif de la gouvernance bancaire, le renforcement du contrôle bancaire et la rationalisation de la présence de l’Etat dans le secteur bancaire, le renforcement des équilibres financiers, à travers la rationalisation des dépenses publiques et la consolidation de l’assiette fiscale et le développement des ressources humaines à travers la réforme du système de l’enseignement de base.
Le responsable a cité d’autres axes, dont celui de la réforme des Caisses sociales qui sont en difficultés financières et structurelle et l’amélioration du climat des affaires.
Il convient de noter que le Conseil des analyses économiques, constitué de 10 enseignants universitaires et cinq membres représentant l’administration tunisienne, a une vocation consultative.