Et si le plus court chemin vers les marchés africains pour les hommes d’affaires passait par Casablanca! Ce n’est pas tout à fait le cas, mais vu leur nombre au Forum international Afrique Développement d’Attijariwafa Bank intitulé «Agriculture et électrification: mobiliser les énergies», qui se tient les 24 et 25 courant à Casablanca, on n’y est pas loin.
Ils sont une cinquantaine d’hommes d’affaires tunisiens à faire le voyage de Casablanca et opèrent dans différents secteurs d’activité.
La participation tunisienne, encadrée par deux structures publiques, à savoir le Centre de promotion des exportations (CEPEX) et l’Agence de promotion des investissements extérieurs (FIPA), sera un fait marquant de cette 4ème édition du forum du Groupe Attijariwafa bank. Et s’il en est ainsi, c’est parce que les investisseurs tunisiens pourraient tirer parti de ce déplacement, en ce sens que pas moins de 1.200 décideurs économiques et politiques (africains et internationaux) y sont attendus.
«Conscients de ce niveau élevé des attentes, les organisateurs ont capitalisé sur les précédentes éditions et rajouté une nouvelle composante B2G au menu des panels et des rencontres B2B», écrit le quotidien tunisien. Selon Hicham Seffa, directeur général d’Attijari bank, «ces rencontres B2G entre entreprises et officiels des pays africains seraient une opportunité pour plusieurs entreprises tunisiennes performantes, notamment dans les domaines du BTP, l’énergie et l’agroalimentaire, de nouer des partenariats avec des organes publics au cours de ces deux journées».
A souligner au passage qu’au cours de cette édition, trois panels seront organisés, à savoir:
Panel 1 : Transformation du secteur agricole: d’une activité de subsistance à un moteur de développement de l’économie et des entreprises
Panel 2 : Entrepreneuriat en Afrique: libérer les énergies
Panel 3 : Quel modèle d’électrification pour le continent africain?
L’innovation de la 4ème édition…
Pour cette 4ème édition, les organisateurs ont opéré une innovation par rapport aux éditions précédentes, avec la création du “Club Afrique Développement“ qui sera lancé au cours de cette édition. « Une plateforme ouverte en permanence aux opérateurs économiques des pays africains», simplifie-t-il.
«Des opportunités d’importation, d’exportation et d’investissement sont disponibles entre les mains des opérateurs économiques», souligne M. Seffa, se félicitant de «l’engouement des opérateurs tunisiens pour ce rendez-vous continental».
«Pour ce qui de la concurrence entre entreprises maghrébines sur les marchés subsahariens, le responsable a évoqué que certains hommes d’affaires tunisiens qui exportent sur Casablanca font partie de la délégation. En d’autres termes, la concurrence n’est pas réduite entre pays maghrébins mais s’inscrit dans le cadre plus large, celui d’une économie de plus en plus globalisée…», écrit le journal.
Explication du DG de la banque: «Attijari bank Tunisie se range du côté de l’entreprise tunisienne et s’appuie sur les autres filiales africaines du Groupe Attijariwafa bank pour l’accompagner dans sa conquête des marchés africains, et ce grâce à une approche exhaustive, depuis la prospection jusqu’à la concrétisation des projets… C’est le mot d’ordre dans le groupe financier».
Renforcer la coopération Sud-Sud
Forte de larges ressources naturelles et d’une vigoureuse croissance économique, l’Afrique est en passe de se positionner comme locomotive de l’économie mondiale et grenier du monde, au sens du banquier. «Partout dans le monde on parle de l’Afrique comme continent du XXIe siècle.Depuis la nuit des temps, l’Afrique regorge de richesses naturelles et de potentialités économiques. Elle avait fait le bonheur des colonisateurs et fait rêver les investisseurs», justifiant l’organisation de cette large plateforme d’échanges entre Africains pour débattre de thématiques qui concernent le continent.
«Le Groupe Attijariwafa bank, présent dans 15 pays d’Afrique, de par son devoir moral, accompagne cette ambition naturelle en créant les échanges nécessaires afin de promouvoir l’esprit de la coopération Sud-Sud», réitère-t-il.
Les thématiques, un choix judicieux…
A propos du choix des thématiques de cette édition, à savoir l’agriculture et l’électricité, M. Seffa, a précisé que la progression démographique spectaculaire du continent constitue un atout certain pour l’économie du continent, mais également un défi de taille. «Comment les nourrir?, s’interroge-t-il, surtout qu’à l’heure actuelle des pays verts importent la quasi-totalité des produits agricoles et alimentaires. Plus de 50% souffrent de malnutrition tandis que le continent dispose de 800 millions d’hectares de terres arables non exploitées. Il va falloir trouver le moyen de les nourrir à travers la valorisation des ressources disponibles sur place»…
Concernant l’électricité, M. Seffa pense à juste titre qu’il est impossible de se développer sans énergie. «D’autant plus que les populations africaines ne cessent de quitter les campagnes pour regagner des villes, qui ne sont pas encore prêtes à les accueillir, par manque d’électricité». De ce fait, explique-t-il, «on se retrouve avec des habitants de la ville qui ne profitent pas des commodités de la ville… Quoi de plus basique que l’accès à l’électricité?». D’ailleurs, le DG d’Attijari bank met un lien direct entre l’électricité et d’autres services basiques, comme l’éducation et la santé. «De nos jours, plus de 60% de la population africaine n’ont pas accès à l’électricité, rappelle-t-il. En somme, les deux sujets méritent le détour».
Aussi, le «Marché de l’investissement», mis en place dans le cadre du Forum, prévoit de donner la visibilité aux plans nationaux de développement et aux banques de projets structurants, mettant à l’honneur 7 pays: Tunisie, Congo-Brazzaville, Côte d’Ivoire, Gabon, Togo, Sénégal et Kenya.
Les récompenses…
A noter enfin que durant cette manifestation, seront décernés les traditionnels «Trophées de la Coopération Sud-Sud» primant les meilleures entreprises engagées dans le développement des échanges et des investissements intra-africains; «Les Trophées du Jeune Entrepreneur» récompenseront les meilleurs jeunes entrepreneurs africains dans les catégories “ Innovation“ et “entrepreneuriat social“.
La présidence du Jury de cette compétition a été confiée à Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA.