D’après l’enquête de l’Institut tunisien de la compétitivité et des études quantitatives (ITCQ), la situation politique, l’insécurité et la corruption sont les principaux obstacles à l’investissement.
L’indice général du climat des affaires a été, avec 0,627, s’est légèrement dégradé par rapport à son niveau de 2014 (0,629), selon l’enquête annuelle sur la compétitivité 2015, de l’ITCEQ, dont les résultats ont été rendus publics mardi 22 février 2016.
Depuis 2007, l’ITCEQ, dirigé par Habib Zitouna, utilise un indicateur de perception du climat des affaires (Ipca) synthétique –qui va de 0 à 1, et plus on se rapproche de 1 plus le climat est jugé adéquat- prenant en considération 10 facteurs (situation politique, situation sécuritaire, corruption, financement bancaire, pratiques du marché, fiscalité et charges sociales, cadre économique et législatif, procédures administratives et système judiciaire, ressources humaines et infrastructures).
Selon les 1.200 entreprises enquêtées, quatre de ces facteurs se sont dégradés en 2015: la situation politique, la situation sécuritaire, la corruption et la fiscalité et les charges sociales, dont les indices ont respectivement dégringolé de 0,400 à 0,397, de 0,508 à 0,493, de 0,643 à 0,582 et de 0,658 à 0,655.
Les six autres facteurs de l’IPCA se sont plus ou moins légèrement améliorés: le financement bancaire (0,590/0,600), les pratiques du marché (0,590/0,639), le cadre économique et législatif (0,665/0,669), les formalités administratives et le système judiciaire (0,673/0,684), les ressources humaines (0,745/0,767) et les infrastructures (0,787/0,790).
La situation politique constitue un obstacle sérieux à l’investissement pour plus de la moitié des entreprises sondées (53%), moyen (22%) ou simple (25%) pour les autres.
D’ailleurs, 33% des chefs d’entreprise lui imputent leur décision de ne pas investir en 2015.
Le facteur sécuritaire –terrorisme (49%), la situation en Libye (47%) et les crimes contre les biens et la sécurité publique (32%)- ont constitué un autre frein à l’investissement pour 22% des chefs d’entreprise.
Troisième facteur bloquant, la corruption. 49% des chefs d’entreprise enquêtés estiment qu’elle s’est aggravée en 2015, contre 42% l’année précédente, alors que 9% considèrent que le phénomène a reculé (14% en 2014) et 44% qu’il est resté en l’état (42%).
Plus, aux yeux des chefs d’entreprise, la corruption est le facteur qui s’est le plus aggravé en 2015. La corruption est allée à cinq domaines: la douane (32% contre 36% en 2014), les services publics (15%/19%), les marchés publics (13%/15%), les inspections et contrôles (13%/13%) et la justice (8%/9%).
Généralement, les chefs de l’entreprise qui sont obligés de corrompre le fonds pour accélérer les procédures (64%), éviter qu’un dossier soit entravé (53%), éviter l’application de la loi (22%) ou réduire des taxes à payer (19%).
Bien que leur perception s’améliore depuis trois ans, la fiscalité et les charges sociales continuent à peser sur les entreprises. En matière de fiscalité, les chefs d’entreprise se plaignent d’abord du régime fiscal -27% y voient une entrave au développement de leur entreprise en 2015, contre 31% deux ans plus tôt-, du taux d’imposition (25%/31%) et de l’administration fiscale (18%/22%).